Eddington, Les Schtroumpfs, Dìdi... Les films à voir et à éviter cette semaine
La Trilogie d’Oslo : Désir - À voir
Comédie dramatique de Dag Johan Haugerud - 1 h 58
Et un dernier pour la route. Désir clôt la trilogie de Dag Johan Haugerud. Un homme se confesse, drôle de rêve qu’il a eu la nuit précédente. Dedans, il y avait David Bowie. Le chanteur le regardait d’un air étrange, comme un séducteur considère une femme. La veille, ce brave père de famille a couché avec un client qui le lui a proposé sans ambages. Il a eu le tort d’en informer son épouse qui ne l’entend pas de cette oreille. Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Est-ce la première fois ? Il est donc gay ? Va-t-il recommencer ? Il s’étonne, après ça. Ces choses-là se gardent pour soi. Selon lui, l’affaire ne tire pas à conséquence. Haugerud analyse les relations humaines dans toute leur complexité. Il évite les poncifs, accommode son récit à la sauce vérité. Les hommes affrontent toutes sortes de problèmes. Il peut leur arriver de s’en créer. La fidélité est sans doute un mot. La crise de la quarantaine existe. É.N
À lire aussi Notre critique de La Trilogie d’Oslo : Désir, des rêves de suie
Didi - À voir
Comédie-Drame de Sean Wang - 1 h 33
En attendant de faire son entrée au lycée, Chris, 13 ans, se laisse porter dans un été dont les heures s’étiolent. En 2008, Facebook vient juste de naître et on s’écrit encore sur la messagerie instantanée AOL. Dans la maison où vit ce gamin américano-taïwanais, il n’y en a que pour sa grande sœur, Viviane, qui part à l’université. Ces deux-là se querellent comme des chiffonniers, indifférents aux remontrances de leur grand-mère et de leur mère. Seule échappatoire pour Chris, sa bande de copains. Mais taquiné par ces derniers, Chris prend ses distances et touche à son rêve de devenir réalisateur en mettant sa caméra au service de skateurs. De nouveautés en expériences, le jeune héros croit débloquer le niveau qui le fera basculer dans la cour des grands, ouvrira la clé de ses aspirations, le remettra au centre du jeu, lui qui est à la marge. Sean Wang capture le désarroi, le flou qui accompagne l’âge ingrat. Se dessine aussi la difficulté d’être entre deux cultures, sans point de repère. Tendre, vrai et doux-amer. C.J
À lire aussi Notre critique de Didi : les 400 coups d’un gamin californien
Les Schtroumpfs, le film - On peut voir
Comédie familiale de Chris Miller - 1 h 32
Nom d’un Schtroumpfs, ils sont de retour au cinéma ! Nos chers lutins facétieux à la peau bleue, portant bonnets et culottes blanches s’apprêtent à vivre une nouvelle aventure animée sous la houlette du réalisateur Chris Miller (Shrek, le troisième sorti en 2007, et Le Chat Potté, en 2011). Spécialiste de l’animation 3D, le réalisateur met toutes les chances de son côté. Cette fois, l’intrigue de ce nouveau film musical se focalise sur une double trame narrative. D’un côté un Schtroumpf sans nom un peu perdu et qui peine à trouver son identité. De l’autre, l’enlèvement du Grand Schtroumpf par Razamel, le méchant frère du sorcier Gargamel, qui cherche à tout prix à mettre la main sur un mystérieux grimoire magique. Chris Miller signe une nouvelle adaptation remise au goût du jour, pleine d’allant et d’énergie. O. D.
Eddington - À éviter
Thriller Western d’Ari Aster - 2 h 25
Passer la publicitéLe shérif est un rebelle. En patrouille de nuit dans sa voiture, il ne porte pas de masque alors que le monde fait face à la pandémie de Covid-19. Ce shérif aussi barbu qu’indocile traîne sa carcasse dégingandée dans la bourgade fantôme d’Eddington, perdue dans le désert du Nouveau-Mexique. La pandémie a vidé les rues de la ville. Quant au maire d’origine hispanique (Pedro Pascal), il a décidé de partir en campagne de réélection. Entre ces deux-là, le torchon brûle depuis des années. L’épouse fragile et dépressive du shérif (Emma Stone) est au centre de leur confrontation larvée. La jeune femme qui s’étiole avec sa mère dans la maison ne tarde pas à s’enticher d’un beau prédicateur sectaire (Austin Butler), charmeur et louvoyant. Sur un coup de tête, elle quitte le domicile. Ce qui va incidemment mettre le feu aux poudres entre les deux hommes.
À lire aussi Notre critique d’Eddington, un interminable et navrant western de carnaval
Le vrai problème d’Eddington, c’est que l’on ne s’attache pas une seule seconde au destin fracturé des personnages de ce pseudo-western d’épouvante contemporain. Entremêlant avec roublardise les tensions communautaires, un climat pandémique étouffant, le tout saupoudré de complotisme à tout va et de fake news, le film se perd vite dans sa propre spirale de chaos. Ari Aster emprisonne jusqu’au malaise son spectateur dans les reflets déformés de l’époque qu’il tente de stigmatiser. O. D.