La date limite pour réclamer le chèque énergie devrait être repoussée au 31 mars
Près d’un million de nouveaux foyers éligibles devraient obtenir trois mois supplémentaires pour réclamer leur chèque énergie. Ils pourraient ainsi en faire la demande jusqu’au 31 mars, au lieu du 31 décembre comme cela était initialement prévu. C’est la décision prise par le ministère de la Transition écologique, en raison du faible engouement rencontré par ce dispositif à ce jour. Un projet d’arrêté en ce sens a été présenté ce jeudi au Conseil supérieur de l’énergie, afin de décaler «la date de fermeture du guichet», précisent les autorités. Mais cette mesure n’entrera en vigueur que si le prochain gouvernement, sous la férule de François Bayrou, décide de la garder.
En ce milieu du mois de décembre et à quelques semaines de la date butoir, seulement 100.000 ménages avaient en effet été au bout de la démarche et avaient reçu leur chèque. Soit à peine de 10% des nouveaux ménages concernés, selon les chiffres du ministère. Un important effort de communication a pourtant été réalisé ces dernières semaines, selon le cabinet d’Olga Givernet, pour que tous ces nouveaux foyers éligibles n’oublient pas de réclamer leur dû. Pas moins de 5,7 millions de mails et 5,6 millions de SMS ont été envoyés depuis fin novembre «pour faire connaître le guichet pour les potentiels nouveaux foyers éligibles en 2024», précise l’entourage de la ministre déléguée chargée de l’énergie. De quoi doubler le nombre de bénéficiaires entre fin novembre et mi-décembre.
Changement de méthode
Avant 2024, le chèque énergie était pourtant envoyé automatiquement aux foyers éligibles, mais la suppression au 1er janvier 2023 de la taxe d’habitation sur les résidences principales, qui permettait de déterminer la liste des bénéficiaires, a changé les règles du jeu. Sans cette liste, décision a finalement été prise d’envoyer un chèque énergie en 2024 «à tous ceux qui en avaient déjà reçu un au titre de 2023». 5,5 millions de ménages l’ont donc perçu en avril 2024, pour un taux d’usage de 78,3% à date. Quant aux nouveaux bénéficiaires potentiels, estimés à près d’un million en raison de l’évolution des revenus et l’inflation, ils doivent désormais se faire connaître par eux-mêmes.
Une nouvelle méthode déjà dénoncée par les principales associations de consommateurs, qui craignaient que le chèque énergie ne soit pas réclamé. «Contraindre les ménages modestes à en faire désormais la demande sur une plateforme aura pour effet d’exclure, pour non-recours, un grand nombre d’entre eux du dispositif», écrivaient-elles ainsi dans un communiqué, persuadées que le gouvernement a «volontairement complexifié» l’attribution de cette aide. Ensemble, elles demandent donc «de sanctuariser une enveloppe budgétaire suffisante permettant de revaloriser le montant du chèque énergie», de «s’assurer, à travers les modalités de versement du chèque, de ne pas oublier des ménages éligibles au chèque énergie pour l’année 2025 et d’exclure tout dispositif reposant sur une demande préalable des bénéficiaires». Elles conseillent enfin «de se baser sur le revenu fiscal de référence pour en automatiser l’attribution».
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Un million de ménages entrent et sortent
Pour rappel, le chèque énergie est un dispositif permettant aux ménages «à revenus modestes» de bénéficier d’une aide comprise entre 48 et 277 euros pour payer leurs dépenses d’énergie, comme leurs factures de chauffage, gaz, fioul, électricité mais aussi leurs travaux de rénovation énergétique. Une fois le chèque reçu, il est possible de régler de trois manières différentes : en ligne, par courrier ou en mains propres. Il est également possible de l’utiliser en ligne, via le site dédié chèqueénergie.gouv.fr, et ce, grâce au numéro de chèque énergie et aux références du contrat de fourniture.
De fait, le chèque énergie est attribué chaque année, en fonction des revenus et de la composition du ménage. Il est adressé automatiquement sur la base des informations transmises par les services fiscaux, et sous réserve d’avoir effectué sa déclaration de revenus dans les délais fixés par l’administration fiscale. Chaque année, environ un million de ménages entrent et sortent du dispositif du chèque énergie, ajoute le ministère, avant de concéder que ce chiffre est «difficile à évaluer et est loin d’être une part prépondérante des bénéficiaires du chèque énergie», ajoute le ministère.