Guerre en Ukraine : alors que le monde attend son accord pour un cessez-le-feu, Vladimir Poutine se montre en uniforme auprès de ses troupes
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La visite a été soigneusement mise en scène, au moment où le monde a les yeux braqués sur Moscou, et sur la réponse du Kremlin à la proposition américaine de cessez-le-feu en Ukraine. Le message est très clair : alors que Washington et Kiev discutaient de la paix à Djeddah en Arabie saoudite, la Russie est en guerre.
Vladimir Poutine a choisi d'apparaître, mercredi 12 mars, pour la première fois en treillis militaire et sur le terrain de la guerre, saluant ses généraux au centre de commandement de la région de Koursk. Cette région russe avait été partiellement envahie par les forces ukrainiennes lors d'une offensive surprise menée en août 2024. Défendues avec peine depuis, les troupes ukrainiennes s'épuisent et la Russie en profite, progressant fortement ces derniers jours pour reconquérir du terrain.
Une "libération complète" de la région
Devant les caméras, on voit donc un Vladimir Poutine au visage fermé, déterminé, qui écoute les responsables de son armée lui confirmer leurs progrès : plus de 80% du territoire est repris, mais le chef de guerre en veut plus. Dans une mise en scènes bien orchestrée, il se tient au-dessus d'une carte militaire, drapeau russe dans le dos, pointant certains secteurs du stylo. Puis il demande à ses troupes de traiter les prisonniers ukrainiens comme des "terroristes" et ordonne à ses généraux la "libération complète" de la région.
La table devant lui n'est donc clairement pas celle des négociations. Vladimir Poutine va probablement répondre prochainement aux Américains. Mais il rappelle d'abord, fermement, qu'on ne lui fixe pas d'agenda et qu'avant toute discussion, sa propriété est le front. Et la région de Koursk est particulièrement symbolique de ce point de vue, car l'Ukraine voulait en faire une monnaie d'échange. La récupérer permet donc au président russe de bien montrer que c'est lui qui a les cartes en main. Cette première visite dans la région, au moment où son armée reprend le dessus, permet d'envoyer un message à Kiev et à Washington, mais aussi à sa population.
Une trêve n'est donc pas forcément envisagée pour l'instant. La position du Kremlin est assez constante ces dernières semaines. Si Vladimir Poutine se dit prêt à consentir à un accord de paix, il considère qu'alors que son armée progresse, un arrêt des combats offrirait une bouffée d'oxygène à l'armée ukrainienne en souffrance. Il appuiera forcément sur ce point pour répondre aux Américains : il va fixer ses conditions, sans faire la moindre concession.