Guerre en Ukraine : l’hypothèse d’un envoi de troupes occidentales soulève l’indignation des oppositions

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Entouré de 21 chefs d’États, réunis au palais de l’Élysée à l’occasion d’une conférence internationale de soutien à l’Ukraine, Emmanuel Macron a fait savoir que le déploiement de troupes occidentales ne doit pas «être exclu». Tout en précisant qu’il n’y avait, pour l’heure, «pas de consensus». Une déclaration qui, bien qu’hypothétique, n’a pas manqué d’agiter l’ensemble de la classe politique française.

À droite, l'envoi potentiel de troupes françaises en Ukraine fait craindre à Éric Ciotti une «déclaration lourde de terribles conséquences», énoncée «sans le moindre débat parlementaire». «Cette position est-elle vraiment réfléchie ?», s'interroge le président des Républicains (LR). «Emmanuel Macron joue au chef de guerre mais c'est la vie de nos enfants dont il parle avec autant d'insouciance», s'est quant à elle émue Marine Le Pen sur X. La cheffe de file des députés du Rassemblement national (RN) a pointé «la gravité d'une telle déclaration».

À gauche aussi, la déclaration présidentielle a provoqué une pluie de réactions. À minuit, dans la foulée de la prise de parole du chef de l’État, Jean-Luc Mélenchon s’est empressé de dénoncer une «folie» sur le réseau social X. «L’envoi de troupes en Ukraine ferait de nous des belligérants. La guerre contre la Russie serait une folie», a-t-il écrit avant d’en appeler au vote des parlementaires : «Le Parlement doit être saisi et dire non. Pas de guerre !» Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, lui a rapidement emboîté le pas, s’inquiétant d’une «légèreté présidentielle». «Soutenir la résistance ukrainienne oui. Entrer en guerre avec la Russie et entraîner le continent. Folie», a réagi le socialiste.

Raphaël Glucksmman, accusé de «va-t-en-guerre»

Un alignement avec la position des Insoumis qui a suscité les railleries du député LFI du Val-d’Oise, Paul Vannier : «Je salue le courage d’Olivier Faure qui désavoue clairement sa tête de liste aux européennes pour défendre la paix.» En chargeant Raphaël Glucksmann, candidat Place publique soutenu par les socialistes, l’Insoumis remet la lumière sur les profondes divergences qui traversent la Nupes, irréconciliable sur les sujets géopolitiques, notamment depuis le début de la guerre en Ukraine. Une semaine plus tôt, Raphaël Glucksmann appelait la France «à passer en mode économie de guerre». Une déclaration qui lui avait déjà valu un procès en «bellicisme» de la part des mélenchonistes.

Tête d’affiche du Parti communiste française (PCF), Léon Deffontaines a remis une pièce dans la machine ce mardi, en ciblant l’eurodéputé social-démocrate : «Cher Raphaël, pourquoi ne vas-tu pas toi-même engager ta vie sur le front ukrainien ? Pour les va-t-en-guerre, prendre les armes, c’est toujours pour les autres : le fils de l’agriculteur, de l’ouvrier et de l’aide soignante. Rarement pour les enfants de bourgeois.» De son côté, Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, a accusé Emmanuel Macron d’entraîner «la France et l’Europe dans une escalade guerrière terriblement dangereuse !»