LE FIGARO. - Vous avez résumé le second tour des législatives à un référendum pour ou contre l’arrivée du Rassemblement national aux responsabilités. La gauche a donc déjà perdu ?
Raphaël GLUCKSMANN. - Aucun autre parti ni aucune coalition ne peut obtenir de majorité absolue dimanche à part le RN. Prétendre l’inverse peut permettre de mobiliser sa base militante, certes, mais c’est contrevenir à la vérité. Or, le moment de bascule historique que nous vivons, où nous sommes tous appelés à faire des choix importants et difficiles, impose un devoir de vérité. La question qui se pose à chacun d’ici au second tour est basique : voulons-nous, oui ou non, que la famille Le Pen dirige notre pays ? Voulons-nous, oui ou non, avoir Jordan Bardella à Matignon, Éric Ciotti à l’intérieur, Thierry Mariani aux Affaires étrangères, Marion Maréchal à l’Éducation nationale ? Il ne s’agit plus désormais d’élire un député, quelle que soit du reste sa couleur politique, mais d’éviter que le RN…