Fabien Galthié après la victoire du XV de France : «On croit en notre feuille de route»

Quel bilan faites-vous de ces trois victoires en trois matches ?
Fabien Galthié. C’était un rassemblement important, certains joueurs, comme Antoine (Dupont) qu’on n’avait pas depuis un an. Il fallait retrouver une dynamique en cette fin d’année 2024, c’était important de répondre présent sur ces trois matches. C’est chose faite, face à deux équipes (Nouvelle-Zélande et Argentine) rodées qui sont rassemblées, elles, depuis six mois. Notre challenge était de vite trouver une organisation pour performer. C’est le cas, on est donc satisfait des résultats.

Votre équipe a impressionné par son efficacité face à l’Argentine… 
Oui, et on peut faire mieux. Il y a des temps forts qu’on ne conclut pas. Mais le plus important, c’est qu’on croit en notre feuille de route. On est très dangereux et très efficace pour nos remontées sur le terrain, pour avoir la main sur la fin du match, sur les vingt dernières minutes. On est quand même très haut, on a des temps forts. Et en défense, même quand l’adversaire casse la ligne, le rideau se reprend bien. On prend certes deux essais, mais sur des ballons portés.

Êtes-vous là où vous le souhaitez dans le développement de votre jeu offensif ?
Le jeu offensif n’est pas une structure isolée. Il dépend de notre capacité à récupérer ballon et à bien défendre. On ne peut l’isoler de la globalité. On a le sentiment qu’on peut faire mieux mais on a coché beaucoup de cases. À cause de fautes de main, on ne se paye pas sur certains temps forts. Il y a des marges de progression évidentes, mais l’important, c’est ce qu’on veut faire fonctionne et que les joueurs arrivent à l’appliquer.

Il y a toujours eu une saine émulation, jamais de zone de confort pour qui que ce soit…

Ces trois victoires marquent-elles le début de l’acte 2 de votre mandat ?
La flèche du temps est dans sa continuité. Le quart de finale de Coupe du monde perdu fait partie de notre chemin. Il ne faut pas séparer un acte 1 et un acte 2, on est dans la continuité. L’équipe est toujours à 80% de victoire, malgré une année 2024 dont certains disent qu’elle est plus ou moins bien réussie. Avec des imperfections, des scoriesavec des problématiques à gérer, qui en (font) une équipe avec des êtres humains qui ont des temps forts, des temps faibles, des blessures aussi.

Le mot-clé de cette tournée est-il l’émulation ?
Ça a toujours été le cas. Quand une équipe remporte 80% de victoires, on peut penser que tous les joueurs ont le niveau pour rester titulaires. Mais il y a toujours eu une saine émulation, jamais de zone de confort pour qui que ce soit… Porter le maillot de l’équipe de France, c’est sacré. Accepter de le porter, c’est accepter les grands moments, mais aussi les remises en question, personnelle ou collective. On est toujours à 80% de victoires, ce qui n’est jamais arrivé dans l’histoire du XV de France. C’est vrai, il y a ce quart de finale, mais c’est une expérience qui nous aide à avancer. Tout comme la tournée en Argentine cet été. Il a fallu jouer au rugby avec ce qui nous était arrivé. C’était particulier, mais ça fait également partie du chemin de notre équipe.

Ce sans-faute valide encore un peu plus votre méthode travail à 42 joueurs ?
La méthode à 42 joueurs nous permet d’élargir le potentiel, de commencer à préparer des joueurs qui peuvent rentrer. Gazotti a passé un mois avec nous et il rentre contre l’Argentine et fait un super match. Pareil pour Buros contre la Nouvelle-Zélande. Cette méthode crée de l’émulation et renforce la qualité des entraînements. Les nouveaux venus challengent les autres qui acceptent de l’être. Si on a la possibilité de garder cette formule, pour nous (le staff), c’est extraordinaire. Et c’est très bien pour les joueurs.

Propos recueillis en conférence de presse