Une chanteuse générée par IA signe un contrat de 3 millions de dollars avec un label américain

L’intelligence artificielle ne cesse d’envahir le quotidien. Et l’industrie musicale n’est pas en reste. Mardi, Spotify annonçait un nouveau partenariat avec ChatGPT. Mi-septembre, son homologue Deezer révélait que 28 % des contenus partagés sur sa plateforme étaient désormais générés par la technologie. Aujourd’hui, la presse internationale apprend que Xania Monet, une chanteuse créée entièrement par IA, a signé au début du mois un contrat très lucratif, à hauteur de trois millions de dollars, pour intégrer le label américain Hallwood Medias. Ces « robots-artistes » seraient-ils en train de remplacer discrètement vos chanteurs préférés ?

Une chose est sûre, les statistiques de cette soi-disant « chanteuse » de RnB et de soul aux faux airs de Beyoncé et Alicia Keys dépassent l’entendement. Depuis plusieurs mois, Xania Monet cumule plusieurs millions d’écoutes sur ses morceaux. Le titre How I Was Supposed to Know, sorti en août dernier, en enregistre quelque 3,2 millions. D’autres chansons, comme I asked fo so little, Let Go, Let God, ou encore The strong don’t get a break, dépassent le cap du million. Le succès du robot, qui a déjà sorti deux albums en 2025, est immense, presque inquantifiable. Sur Instagram, il est déjà suivi par plus de 127 000 personnes.

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Voix et musique générées automatiquement

Selon les informations de BFMTV, la personne ayant imaginé le profil de Xania Monet est une Américaine de 31 ans. Son nom est Telisha Jones. Elle est, d’après les indices laissés sur ses réseaux sociaux, directrice générale d’une boutique d’art et d’artisanat. Elle aurait également fait ses classes au sein de l’université du Mississippi. La femme d’affaires pilote les textes originaux de la chanteuse, puis les envoie dans la plateforme Suno, qui génère automatiquement la voix et la musique. En quelques secondes, le site spécialisé dans la conception de « morceaux IA » peut produire des singles, voire des albums complets.

Cette pratique, dont le côté éthique fait débat, lui vaut de vives critiques de la part des studios de productions musicale, tels que Warner, Universal et Sony, qui accusent Suno d’exploiter leurs catalogues pour entraîner ses algorithmes. Mais cela n’a pas empêché le label Hallwood Medias de dépenser une somme historique pour s’attacher les services de la nouvelle star digitale du RnB américain. Selon Billboard, le label dirigé par Neil Jacobson, ancien cadre d’Interscope, aurait signé d’autres artistes du genre. Peut-être voudront-ils créer un boys band ou girls band 100 % artificiel, à l’image de The Velvet Sundown, groupe de rock généré par IA et écouté chaque mois par près de 300 000 personnes.