Manque de moyens, crise des vocations… La psychiatrie, «parent pauvre» du système de soins français
De la même manière qu’il est nécessaire d’avoir une juridiction spécialisée, il faut recourir à une psychiatrie spécialisée antiterroriste», confie le juge Marc Trévidic. François BOUCHON/Le Figaro
DÉCRYPTAGE - L’attaque du pont de Bir Hakeim de samedi 1er décembre révèle les failles du suivi psychiatrique en France.
«Il y a eu un ratage psychiatrique» dans le suivi du terroriste du pont de Bir Hakeim, à Paris, selon le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Si l’enquête doit encore identifier de possibles dysfonctionnements, cette attaque s’inscrit dans un contexte de crise profonde de la psychiatrie en France, présentée par de nombreux experts comme le «parent pauvre» de notre système de soins. Depuis une vingtaine d’années, les syndicats s’inquiètent d’une dégradation globale de leurs conditions de travail et dénoncent un manque de moyens couplé à une crise des vocations.
En 2022, la psychiatrie stagnait à la 40 place, sur 44, des spécialités choisies par les étudiants en médecine. Selon un rapport commandé par le délégué ministériel à la santé mentaleet à la psychiatrie, Frank Bellivier, et publié en janvier dernier, «l’offre ne correspond plus aux besoins», notamment à cause d’un manque criant d’attractivité de la profession.
Nous ne sommes pas suffisamment dotés pour suivre et soigner correctement l’ensemble des malades
Dr Fayçal Mouaffak, chef de pôle à l’hôpital de Ville-Evrard
Ainsi, depuis 2010, 503 postes ont été ouverts par an en moyenne et…