Coupe du monde féminine de rugby : des réglages à trouver avec des Bleues remaniées

L’essentiel a été assuré. Pour son entrée en lice dans la Coupe du monde féminine de rugby qui se déroule en Angleterre, les Bleues ont disposé des Italiennes (24-0), les adversaires les plus relevées de leur poule. Mais tout n’a pas été parfait loin de là. Une première mi-temps poussive, des approximations, des fautes de main et un manque patent d’efficacité. Avant de faire plier la Nazionale dans le deuxième acte. «Je reste totalement sur ma faim, avait reconnu l’ailière Joanna Grisez, qui avait inscrit le premier essai tricolore, celui de la libération. Quand je vois que l’on gagne 24-0 et que l’on passe la moitié du match dans leurs 22 mètres, c’est très frustrant.»

Pour le deuxième match de la compétition face aux modestes Brésiliennes, qui disputent leur premier Mondial et ont été balayées par les Sud-Africaines en ouverture (66-6), les joueuses des co-sélectionneurs Gaëlle Mignot et David Ortiz font devoir régler la mire et gagner en efficacité. Ce dernier n’est pas inquiet. «On sait qu’on en a encore sous la pédale. On sait qu’on va pouvoir encore développer des choses, s’améliorer, avance-t-il. Mais on a besoin de temps de jeu. On a confiance au groupe quand on voit ce qu’on est capables de faire sur le Tournoi des six nations.»

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Sauf que pour cette deuxième sortie, le XV de France féminin a été totalement remanié avec pas moins de onze changements. Seules la troisième-ligne Léa Champon, la centre Gabrielle Vernier, la co-capitaine Marine Ménager (qui passe du centre à l’aile) et l’ailière Kelly Arbey restent dans le XV de départ. Seul Teani Feleu, la petite sœur de la co-capitaine Manae, est forfait sur blessure (entorse du medio-pied). Parmi les bonnes nouvelles, la demie de mêlée Pauline Bourdon Sansus, considérée comme l’une des meilleures joueuses du monde, fait son retour dans le XV de départ, après avoir purgé ses deux matches de suspension pour avoir critiqué l’arbitrage de la finale du championnat féminin (Élite 1).

Si on n’élève pas notre niveau, si on ne va pas chercher un peu plus dans tous les secteurs, la suite de la compétition sera compliquée..

Gaëlle Mignot, co-sélectionneuse des Bleues

Face aux Italiennes, les Tricolores n’avaient pas rassuré après la claque reçue lors de leur unique match de préparation, à Mont-de-Marsan, face l’Angleterre (6-40)meilleure nation mondiale. Des Red Roses impressionnantes et invaincues depuis la dernière Coupe du monde en Nouvelle-Zélande en 2022 (défaite en finale contre les Black Ferns), qui font figure d’archifavorites sur leurs terres et que les Bleues pourraient croiser en demi-finale.

En attendant ces éventuelles retrouvailles, le chantier est clairement identifié côté français : retrouver des attaques plus tranchantes, des avants plus dynamiques et des sorties de balles plus rapides. Plus de précision et de mouvements pour se libérer en attaque. «Le groupe en a besoin, pour le plaisir, pour la confiance, pour se relâcher. La défense, c’est un gros secteur et c’est hyper important, mais il ne faut pas qu’on oublie qu’il faut aller chercher des ballons offensivement parce qu’actuellement c’est la frustration qui ressort. Il faut qu’on prenne confiance, qu’on score et qu’on prenne du plaisir», confirme la demie d’ouverture Carla Arbez auprès de Midi Olympique .

Un avis partagé par le pilier droit Assia Khalfaoui qui redoute, toutefois, le côté imprévisible des Brésiliennes. «C’est un adversaire qui va nous permettre d’élever notre niveau sur le projet offensif, mais ce qui est assez compliqué, c’est que c’est une équipe qu’on ne connaît pas du tout ou très peu, a-t-elle confié à l’AFP. C’est une équipe qui joue vraiment au feeling, elles n’ont pas l’air d’avoir un projet de jeu abouti, donc c’est dur de pouvoir les lire. On va vraiment se concentrer sur nous-mêmes, éviter tous ces déchets qu’on a pu avoir, ça va être un gros travail sur nous aussi.»

Avant d’affronter les Sud-Africaines lors du dernier match de poules, les Françaises n’ont plus le choix. Gaëlle Mignot a été claire : «Si on n’élève pas notre niveau, si on ne va pas chercher un peu plus dans tous les secteurs, la suite de la compétition sera compliquée...»

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La compo des Bleues :

Boulard - Ménager (cap.), Konde, Vernier, Arbey - (o) Queyroi, (m) Bourdon Sansus - Champon, Morland, Okemba, Ikahehegi, Maka - Bernadou, Gerin, Deshaye.
Remplaçantes : Riffonneau, Baleinadogo, Brosseau, Berthoumieu, Cissokho, Chambon, Tuy, Neisen.