Il a mis sa menace à exécution. Donald Trump a annoncé ce mercredi imposer de nouveaux droits de douane, cette fois-ci sur les voitures. Avec cette nouvelle salve douanière de 25% sur «toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux États-Unis», le président américain vise en particulier l’Europe, notamment l’Allemagne et sa puissante industrie automobile. Car, pour l’Union européenne, les États-Unis représentent l’un des plus gros marchés à l’export pour l’automobile.
Les derniers chiffres de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), portant sur l’année 2024, montrent que Washington est le premier client de l’Europe en valeur, avec près de 25% des exportations européennes de voitures dirigées vers les États-Unis, juste devant le Royaume-Uni (21,5%). La Chine se place, elle, en troisième position (9,3%). «Les États-Unis et le Royaume-Uni représentent collectivement près de la moitié des exportations de voitures neuves de l’UE en valeur, ce qui souligne leur importance en tant que marchés clés pour l’industrie automobile de l’UE», souligne l’ACEA.
L’Allemagne en première ligne
En volume en revanche, les États-Unis sont le deuxième marché des voitures européennes (16,5%), derrière le Royaume-Uni (27,5%). Une différence qui peut s’expliquer par la nature des exportations de véhicules européens vers l’Amérique, qui concernent plutôt des voitures premium. Plus largement, les voitures sont même l’un des trois biens que l’UE vend le plus aux États-Unis, avec les produits médicaux et pharmaceutiques et les médicaments, selon les données de la Commission européenne.
Avec ces taxes douanières sur l’automobile, l’Allemagne peut trembler. Premier exportateur mondial d’automobiles, le pays envoie des milliers de véhicules aux États-Unis. En 2024, Washington était le premier client des véhicules allemands (13,1%), devant le Royaume-Uni (11,3%) et la France (7,4%), selon l’institut allemand de la statistique Destatis. En revanche, la France est moins vulnérable aux droits de douane nouvellement imposés par Donald Trump. Les véhicules tricolores représentaient à peine 0,1% des importations automobiles américaines en valeur en 2023, selon l’outil Trade Map. Après l’Allemagne, la Slovaquie, l’Italie et la Suède sont les autres pays européens qui exportent le plus de voitures aux États-Unis.