Parti du pas du Serpaton sur la face est du massif du Vercors, un parapentiste s’est retrouvé en bien mauvaise posture mercredi 5 mars. Suspendu à un câble à une dizaine de mètres du sol, il a dû être secouru en urgence alors que celui-ci menaçait de rompre à tout moment. Les militaires du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de l’Isère ont déployé des trésors d’ingénierie de sauvetage pour lui venir en aide.
Les conditions de vol n’étaient certes pas idéales en ce beau matin d’hiver. Mais elles restaient largement convenables pour cet homme aguerri et bien équipé. Cependant, les vents n’étant pas suffisamment ascendants, le parapentiste a été contraint de voler à faible altitude alors qu’il revenait vers Grenoble. Au moment de passer entre la falaise et une forêt, il n’a pas vu le fin câble catex tendu au-dessus de la station de Gresse-en-Vercors. Et sa voile s’y est enroulée.
«On ne sait pas combien de temps ça va tenir»
Bien connu en milieu montagneux, ce type de câble permet aux pisteurs de transporter des bâtons de dynamite sur une petite plateforme et de les larguer sur des zones difficiles d’accès pour déclencher des avalanches préventives. Le câble, qui n’est conçu que pour supporter quelques kilos, a vite ployé sous le poids du parapentiste qui s’est retrouvé suspendu à une dizaine de mètres du sol. Expérimenté, ce dernier est quand même parvenu à prévenir les secours.
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Arrivés sur place les secouristes du PGHM, spécialisés dans le sauvetage en milieu montagneux ont pris la mesure de la tâche qui les attendait. «Il est suspendu avec sa voile et on ne sait pas combien de temps ça va tenir, explique l’un des militaires présents ce jour-là au Figaro. Quand on arrive avec l’hélicoptère, on travaille en équipe pour élaborer des scénarios avec le pilote, le mécanicien et les deux secouristes».
Sauvetage aérien
«Dans ce type de sauvetage on a toujours peur que le souffle de l’hélico gonfle la voile du parapente», poursuit-il. Une première approche aérienne a été entreprise sans que la voile ne se gonfle. Cependant, le câble commençait à bouger dangereusement sur sa poulie. Les secouristes ont d’abord pensé à utiliser une grande échelle, à actionner la poulie du câble pour faire glisser le parapentiste mais ont renoncé pour des raisons de sécurité.
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«Il y aurait eu de nombreuses manières de faire, mais sur le coup nous avons décidé de lancer une corde au dessus câble catex, par-dessus la voile pour éviter qu’elle soit abîmée par les frottements, raconte le secouriste. Le parapentiste attrape la corde et l’attache à ses mousquetons pour se sécuriser avec, en plus, des autobloquants textiles. Il se désolidarise de sa voile et nous le moulinons doucement sur la corde tout en sécurisant nos relais dans la neige».
Quelques minutes plus tard, le parapentiste rejoignait le sol sain et sauf. Et après quelques mètres d’escalade et il pouvait rejoindre l’hélicoptère puis la station de Gresse-en-Vercors.