Saint-Étienne : des responsables de droite et du centre s'unissent pour battre Perdriau aux municipales

Des responsables de sept partis politiques de la droite et du centre ont annoncé vendredi à Saint-Étienne la formation d'un collectif avec pour dénominateur commun la non-réélection du maire sortant (ex-LR), Gaël Perdriau, empêtré dans une affaire de chantage à la vidéo intime. Le collectif «Saint-Étienne Ensemble 2026», composé de représentants des Républicains, d'Horizons, de l'UDI, du Modem, de Renaissance, du Parti radical de gauche et du Parti radical, s'est présenté à la presse près de la mairie qu'il souhaite conquérir aux élections municipales l'an prochain.

L’ancien député LR de la Loire Dino Cinieri, proche de Laurent Wauquiez, s’est félicité d’avoir initié un «rassemblement allant des socio-démocrates à la droite républicaine» dépassant «clivages politiques traditionnels» et «intérêts partisans». Quentin Bataillon de Renaissance, député de la Loire de 2022 à 2024, a quant à lui parlé d'un collectif «unique et historique de l'arc républicain», pour «créer un choc d'attractivité» dans le contexte de l'affaire dite de la sextape.

«Pouvoir malsain»

L'ex-adjoint au maire Lionel Boucher (UDI), aujourd'hui sans délégation, a encore pointé la «double nécessité» de «sortir Saint-Étienne de son isolement et d'éviter que la ville ne bascule à LFI». «À situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle pour se débarrasser d'un pouvoir malsain qui entache l'image de notre ville et paralyse son économie», a conclu Zahra Bencharif, présidente de la fédération de la Loire du Parti radical de gauche.

Contacté par l'AFP, le maire de Saint-Étienne Gaël Perdriau n'a pas souhaité réagir à cette initiative politique. Dans l'affaire dite de la sextape, le parquet de Lyon a requis en mars le renvoi en correctionnelle de l'édile stéphanois pour «chantage, soustraction, détournement de fonds publics par un dépositaire de l'autorité publique et participation à une association de malfaiteurs».

L'affaire porte sur une vidéo montrant l'ancien premier adjoint centriste Gilles Artigues, un rival potentiel du maire, en train de se faire masser par un escort-boy dans une chambre d'hôtel à Paris en janvier 2015. Gaël Perdriau est soupçonné d'avoir exigé «sa loyauté politique» contre la non-divulgation de ce film, selon un document judiciaire consulté par l'AFP. Il a toujours clamé son innocence et refusé de démissionner.