Survenu en pleines vendanges, le scandale a provoqué un vif émoi dans le vignoble champenois. À la faveur d'un contrôle de routine organisé mi-septembre dernier, les gendarmes de la Marne, accompagnés de l'inspection du travail et de la mutualité sociale agricole, ont découvert, entassés dans un immeuble de fortune à Nesle-le-Repons, une cinquantaine de travailleurs clandestins originaires du Mali, du Sénégal, de Mauritanie ou de Gambie. Recrutés à la diable porte de la Chapelle à Paris par un prestataire domicilié dans la très chic rue de la Paix et spécialisé dans la « culture de la vigne », ces vendangeurs africains avaient été acheminés en bus au sud-est de Reims avant d'y être exploités dans des conditions indignes.
Dans le même temps, 160 sans-papiers Ukrainiens étaient retrouvés non loin, eux aussi dans un bâtiment insalubre de Mourmelon-le-Petit, où ils rentraient chaque soir après avoir coupé du raisin jusqu'à l'épuisement. Pour le seul mois de septembre, cinq travailleurs…