Licenciement du DG de Nestlé : de la dégradation de l'image du groupe au risque boursier
Laurent Freixe vient d’être licencié, lundi 1er septembre, pour non-respect du code de conduite interne à l’entreprise, accusé d’avoir enfreint le code en raison d’une relation amoureuse non déclarée avec une salariée, donc subordonnée directe. Ce nouvel épisode intervient après deux autres événements très lourds pour le groupe, dans un tout autre registre. L’affaire des pizzas contaminées de la marque Buitoni – qui avaient causé la mort de deux enfants en 2022 –, puis, plus récemment le scandale du traitement des eaux minérales révélé par la cellule investigation de Radio France. Aucune relation directe n'existe entre ces événements, certes, mais la charge devient lourde pour Nestlé, dont l’image ne cesse de se dégrader, dans le monde entier, d’où la volonté du conseil d’administration de recadrer les choses.
On peut noter la volonté de se refaire une virginité en montrant que le groupe a des valeurs internes et tient à les faire respecter. Après les pizzas et les eaux minérales, cette relation amoureuse plonge les investisseurs internationaux de Nestlé dans la défiance. Dès l’annonce du limogeage de Laurent Freixe, l’action a sérieusement baissé à la bourse de Zurich, risquant de transformer la saga Nestlé en déroute industrielle.
Des effets difficiles à cerner
Il était temps de siffler la fin de la partie pour éviter notamment de déclencher une polémique comme celle qui a surgi en plein mois de juillet aux États-Unis autour du patron de l’entreprise américaine Astronomer, Andy Byron, pris en flagrant délit d’adultère par les caméras du stade TD Garden de Boston, en train d’enlacer la DRH du groupe, lors d’un concert de Coldplay,
Cette décision de Nestlé de licencier son directeur général pour des questions de mœurs pourrait finalement avoir des effets négatifs pour le groupe. La ficelle pourrait, en effet, paraître un peu grosse, sur le mode : ‘’Nestlé a triché pendant des années notamment avec ses eaux Perrier, Vittel ou Contrex, et aujourd’hui l’entreprise met en avant des valeurs inviolables’’. Sans parler de la culture puritaine du groupe suisse qui, en révoquant son patron pour une affaire personnelle – même si contraire au règlement interne – pourrait être mal perçue par le grand public, la clientèle. Opération communication, possible volonté d’évincer un dirigeant dont on voulait de toute façon se séparer, message brouillé, clientèle heurtée et investisseurs échaudés… pas sûr que Nestlé y soit finalement gagnant au change.