«On ne peut être qu’indigné par une telle interprétation» : La Marseillaise selon Gainsbourg, scandale et cætera

Cette image perce, peut-être mieux que n’importe quelle autre, le mystère Serge Gainsbourg. Tout l’artiste paraît contenu là, saisi sur le vif. Déjà, le rugueux Gainsbarre pousse sous les traits du discret Serge, longtemps reclus dans l’ombre de ses muses. On y devine le créateur total, extravagant et excessif, sensible, engagé malgré lui. On y voit l’éternelle paire de Repetto blanches coiffées d’un jean cigarette ; le paquet de Gitane greffé à la main gauche, qui tient aussi ferme un micro ; puis le bras droit, érigé comme un cierge qu’enflamme le poing fermé. Le chanteur au regard vague, manifestement ému, transcendé peut-être, est encadré par les reporters anonymes qui lui tendent leur micro.

Ce jour-là, Gainsbourg écrit une page de l’histoire politico-musicale. Nous sommes le 4 janvier 1980, à Strasbourg, et le chanteur lance, des trémolos dans la voix : « Je suis un insoumis et qui a redonné à La Marseillaise son sens initial ! Et je vous demanderai de la chanter avec moi ! »

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