Patrick Hernandez : «“Born to be alive” me rapporte 1500 euros par jour»

Il fut la surprise de la très belle cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques. Près de 300 millions de téléspectateurs ont (re)découvert un tube de 1979 interprété par Patrick Hernandez : Born to be alive Reprise par Christine and the Queens, dans une version plus lente, la chanson est un classique des discothèques et des fêtes de mariage. L’auteur de ce succès planétaire, Patrick Hernandez, était l’invité de Thierry Ardisson en 2010 dans son émission Tout le monde en a parlé - disponible sur la chaîneINA Arditube - et revenait sur la création de ce désormais morceau olympique.

Musicien et passionné de chanson, Patrick Hernandez navigue dans les années 60 et 70 autour des scènes underground. Il participe à la création du groupe Paris Palace Hotel. En 1975, ce sont les prémisses de la chanson qu’il écrit et compose. «Je chante un titre que j’ai écrit et qui s’appelle “Born to be wild” en référence à Steppenwolf. Je dois changer le mot. Le premier mot qui me vient à l’esprit c’est “alive”. Même si c’est un pléonasme. Mais ça fera sa petite carrière», se marre-t-il. C’est une version rock qui passe totalement inaperçu. 

«Tu as fait une bombe atomique»

En 1978, le producteur belge du groupe Jean Vanloo l’invite à enregistrer un titre «Making love». Pendant une pause, il sifflote Born to be alive. «Pourquoi t’en ferais pas un morceau disco ?», lui glisse Vanloo. La chanson est remaniée dans une version accélérée. «Tu as fait une bombe atomique», s’enthousiasme le producteur. Sauf que toutes les maisons de disques la refusent. Les discothèques trouvent le rythme trop rapide : les pistes se vident. «C’est une véritable catastrophe», lâche Hernandez. Finalement, un label italien s’en empare et le titre devient numéro 1 en Italie. Le début de la gloire.

Born to be alive et son refrain entêtant déferlent sur l’Europe : numéro 1 dans 23 pays, 4 mois en tête des ventes en France et plus de 25 millions de disques vendus. En pleine folie disco, le tube fait mouche. Et assure des revenus énormes à Patrick Hernandez qui fréquente les palaces, se balade en jet et rencontre les plus grandes stars. «Plus le tube est gros, plus le poids est gros. Il m'a fallu beaucoup des années pour m'en remettre», reconnaît-il. 

Le deuxième album est un échec et il s’éloigne du monde de la musique. Avec une satisfaction : son Born to be alive lui rapporte 1500 euros par jour tellement cette chanson diabolique est jouée à la radio, dans les discothèques ou à la télévision. «Je ne fais plus ce métier pour l’argent, mais pour le plaisir.» On imagine le plaisir que l’artiste de 75 ans a eu en découvrant son titre joué lors du grand événement du monde et sublimé dans un Paris de rêve.

Un extrait à découvrir ici :