Le Lancastria, une tragédie verrouillée par le secret-défense

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Une image saisie le 17 juin 1940 depuis un navire de guerre britanique qui s’était porté au secours du Lancastria. Sur l’eau affleurent les têtes des marins rescapés qui tentent de s’éloigner du bateau en train de sombrer, de peur d’être engloutis à sa suite. AP

ENQUÊTE - En juin 1940, des milliers de soldats britanniques périssaient entre Saint-Nazaire et Noirmoutier, pris au piège de ce paquebot coulé par l’aviation allemande. Alors que les autorités d’outre-Manche n’ouvriront ce dossier classé qu’en 2040, des habitants et des familles de victimes entretiennent la flamme de la mémoire.

L’épave gît à 24 mètres de profondeur. Coquillages, mollusques et poissons ont investi la carcasse de 168 mètres de long. Mais on distingue encore nettement le pont, la coque, les chaînes ou l’hélice. Voilà ce que relatent les rares plongeurs - une autorisation préfectorale est nécessaire - descendus dans ce coin de l’estuaire de la Loire où le RMS Lancastria a été envoyé par le fond il y a quatre-vingt-trois ans. «C’est vraiment une histoire effroyable, passée sous silence. Ces gens sont morts pour nous, pour la liberté», s’émeut Stéphane Brégeon, responsable du sémaphore de la pointe Saint-Gildas, la terre la plus proche située à 12 km.

C’est là, entre Saint-Nazaire et Noirmoutier, qu’a eu lieu le plus important naufrage survenu dans les eaux territoriales françaises. Mais aussi de l’histoire navale de la Grande-Bretagne. Le 17 juin 1940, entre 4000 et 6000 soldats britanniques et du Commonwealth, peut-être plus, périssent, victimes d’un raid aérien allemand. 2477 hommes s’en sortiront…

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