Violences faites aux femmes : un rapport dévoile les chiffres de 2023
Féminicides, harcèlement, suicides : voici les principales données de 2023 concernant les violences faites aux femmes en France, selon le rapport annuel de la Mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof) publié mardi.
Féminicides
En 2023, 115 homicides au sein du couple ont été enregistrés par les forces de sécurité. 93 de ces victimes étaient des femmes et 22 des hommes. Par ailleurs, 319 femmes ont subi une tentative de féminicide par leur conjoint.
Suicides forcés
En 2023, les services de police et de gendarmerie ont enregistré 890 victimes ayant tenté de se suicider ou s'étant suicidées à la suite du harcèlement de leur (ex-)conjoint. Ils étaient 759 en 2022, 684 en 2021 et 229 en 2020. Parmi ces 890 victimes, la plupart sont des femmes (87% soit 773).
Violences sexuelles
Plus de 110.000 victimes de violences sexuelles (viols, agressions sexuelles, atteintes sexuelles, harcèlement sexuel, voyeurisme, exhibition sexuelle, exploitation sexuelle...) ont été enregistrées par la police et la gendarmerie en 2023. Dans une grande majorité (85%) des cas, la victime était une femme, majeure ou mineure.
La quasi-totalité (96%) des 68.621 mis en cause pour violences sexuelles était des hommes.
Violences conjugales
En 2023, plus de 270.000 victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire ont été enregistrées par les forces de sécurité. Sur l'ensemble des victimes, plus des trois quarts (85%) étaient des femmes.
Outrages sexistes
En 2023, 3405 infractions pour outrage sexiste et sexuel ont été enregistrées par les services de police et de gendarmerie en France, c’est bien plus (+19%) qu'en 2022. Depuis 2020, le nombre d'outrages sexistes et sexuels enregistrés a été multiplié par 2,3.
Suites judiciaires
Concernant les violences conjugales, les parquets ont traité les dossiers de plus de 130.000 personnes mises en cause, dont près de 9 sur 10 étaient des hommes.
Sur ces 130.000 personnes, 58.960 (à 91% des hommes) ont fait l'objet d'une procédure ouverte devant un ou une juge d'instruction ou ont été poursuivis directement devant la justice. Près de la moitié des affaires ont été classées sans suite. S'agissant des violences sexuelles commises hors du couple, des poursuites ont été engagées contre plus de 18.000 mis en cause. Pour 7 accusés sur 10, l'affaire a été classée sans suite.
Personnes vulnérables
Les parquets ont traité le cas de 1.834 mis en cause dans des affaires de violences sexistes et sexuelles sur personnes vulnérables en raison de leur âge, leur maladie, une déficience ou encore une vulnérabilité économique.
Enfants co-victimes
Quelque 6.500 enfants co-victimes de violences au sein du couple ont été identifiés par le «119», le numéro national de l'enfance en danger.
Hébergement
Le parc d'hébergement dédié à l'accueil des femmes victimes de violences et à leurs enfants a plus que doublé (+ 109%) entre 2017 et 2023, passant de 5.100 à 10.666 places.
Téléphones grave danger
Au 2 septembre 2024, 4.972 téléphones graves danger, qui permettent d'alerter et de faire intervenir immédiatement les forces de l'ordre en cas de déclenchement par la victime, étaient actifs sur le territoire. Soit une nette augmentation (+19%) depuis 2022 et une encore plus forte (+55%) depuis 2021.
Bracelets anti-rapprochement
Au 2 septembre 2024, 884 bracelets anti-rapprochement, dispositif qui permet la géolocalisation de la victime de violences au sein du couple, étaient actifs, contre 1.024 au 1er août 2023, ce qui montre une légère diminution (-14%).