Rousse, incendiaire, cérébrale, théâtrale, subtile, sensuelle, corrosive, Rebecca Horn, décédée à 80 ans vendredi 6 septembre chez elle en Allemagne, était tout cela. Pour beaucoup, elle restera cette femme-licorne qui portait comme un trophée, à travers les champs et les forêts, sa coiffe homonyme et son costume blanc de jeune mariée rétive, digne d’un ballet ésotérique et martien (Einhorn ou Unicorn, 1968). Elle était belle, fine et audacieuse. Cette sculpture scella son image féministe et eut les honneurs de Documenta V, à Cassel en 1972, grand messe de l’art «postwar» dont elle fut alors la plus jeune participante. Humour oblige, le titre de l’œuvre était aussi un jeu de mots sur son nom, Horn. Une référence, peut-être aussi, à son enfance : née en 1944 à Michelstadt, dans le Sud de la Hesse entre Darmstadt et Heidelberg, elle dut se cacher avec sa famille juive dans la Forêt noire pour échapper au nazisme.
En 2019, le Centre Pompidou-Metz et le Musée Tinguely de Bâle firent…