La nomination controversée par Donald Trump de Pete Hegseth au poste de ministre de la Défense est remise en question y compris au sein du camp républicain, mais l'ancien militaire devenu présentateur de Fox News affirme mercredi qu'il ne renoncera pas. Pete Hegseth, âgé de 44 ans, a en effet vu resurgir des accusations d'abus d'alcool et d'une agression sexuelle datant de 2017.
Ces scandales n'ont pas occasionné des poursuites judiciaires mais pèsent lourd, suscitant des réserves quant à la pertinence du choix de Trump, qui devra être confirmé par un vote du Sénat. «Nos guerriers ne reculent jamais. Moi non plus», a-t-il lancé sur X, assurant: «Je fais cela pour les combattants, pas pour les bellicistes. La gauche a peur (...) de Donald Trump et de moi. C'est pour cela qu'elle (me) salit avec de fausses sources anonymes et des conneries».
À sa sortie d'entretiens au Capitole avec les sénateurs qui pèseront le plus dans la validation ou non de sa candidature, Pete Hegseth a affirmé que tout s'était passé à «merveille». Il assure aussi continuer à bénéficier du soutien du président élu: «Il m'a dit de continuer à me battre. Pourquoi ferais-je marche arrière? J'ai toujours été un combattant. Je suis ici pour les combattants». Il ajoute que Trump l'a chargé de ramener un «esprit guerrier» au Pentagone.
«Inquiétants»
Selon NBC News, jusqu'à six républicains du Sénat ont exprimé des réserves sur la nomination de Pete Hegseth à ce poste clé au sein de la première puissance mondiale. Les doutes sur son nom ont grandi après que le New York Times a rapporté que sa propre mère, Penelope Hegseth, l'avait qualifié en 2018 dans un courriel d'«agresseur de femmes» et estimait qu'il manquait de caractère. Celle-ci est toutefois revenue sur ses propos sur Fox News mercredi, soulignant qu'ils avaient été écrits à «la hâte» lors du divorce de son fils. «Il n'abuse pas des femmes», a-t-elle ajouté. «Les gens doivent l'écouter. Il est le patriote le plus fidèle de ce pays (...), il est l'homme de la situation.»
Lindsey Graham, l'un des plus fidèles alliés de Trump, a déclaré à CBS News: «Je pense que certains de ces articles sont très inquiétants. Il a évidemment l'occasion de se défendre, mais certaines de ces choses vont être difficiles» à défendre. Les républicains disposent de 53 sièges sur 100 au sein de la nouvelle majorité sénatoriale, ce qui signifie que, pour les votes de confirmation, Donald Trump ne peut se permettre de perdre le soutien d'uniquement trois sénateurs républicains, en supposant que tous les démocrates votent contre lui.
Plusieurs accusations
Selon le New Yorker , Pete Hegseth a été contraint d'abandonner ses fonctions à la tête de deux organisations à but non lucratif à la suite d'allégations d'agression sexuelle, de consommation excessive d'alcool et de mauvaise gestion. Selon NBC News, d'anciens collègues de Fox News ont également fait part de leurs inquiétudes quant à sa consommation d'alcool.
La presse évoque, pour le remplacer, notamment le nom de Ron DeSantis, gouverneur républicain de Floride. Ce dernier avait affronté Trump pour l'investiture républicaine en début d'année, avant de se retirer et de soutenir le milliardaire.
Trump a déjà essuyé le retrait forcé de Matt Gaetz, son premier choix pour le poste de ministre de la Justice qui a jeté l'éponge après des accusations de relations sexuelles avec une mineure.