Guerre Israël-Iran : pourquoi Tel-Aviv réclame la plus grosse bombe de l’armée américaine à Donald Trump ?

Pilonner les sous-sols, quitte à dévaster la surface. Comme les combattants du Hamas qui se sont réfugiés sous terre, les sites iraniens d’enrichissement en uranium seraient enterrés en profondeur. Dans les deux cas, Israël ne compte pas faire du zèle en matière de précision, tuant des dirigeants comme des civils au prétexte d’une énième « menace nucléaire iranienne », dans des bombardements qui ont débuté dès que les soixante jours de négociations entre l’Iran et les États-Unis ont été terminés.

L’armée israélienne vise en partie ces sites (Natanz, Fordo ou Ispahan, tous trois au sud de Téhéran), dont la destruction pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour les populations alentour. Ce, malgré les mises en garde des Nations unies au sujet des attaques d’installations nucléaires.

En Iran, ces dernières sont toutefois extrêmement protégées. Selon l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), le site de Natanz a subi des « impacts directs sur les salles souterraines ». Sans que le cœur des installations soit atteint. Seules des cyberattaques le pourraient… Ou une machine de mort repoussant les limites de la guerre.

Une menace bien réelle

Elle a pour nom barbare GBU-57 ou massive ordnance penetrator. C’est un monstre de 13,6 tonnes d’explosifs, capable de détruire des bunkers souterrains et d’être largué par les bombardiers de l’armée états-unienne. Il s’agit en outre de l’une des plus puissantes bombes non nucléaires jamais créées : lorsqu’en 2017, Washington larguait en Afghanistan la GBU43B, surnommée « la mère de toutes les bombes », sa puissance n’était « que » de 10,3 tonnes. La GBU-57 ne serait toutefois pas suffisante pour toucher les sites d’enrichissement en uranium de Téhéran.

Mais le gouvernement d’extrême droite de Benyamin Netanyahou ne se priverait pas pour autant de l’utiliser si la Maison-Blanche lui fournissait une telle arme, ce qui n’est pas certain. Plusieurs experts avancent qu’elle ne serait qu’une menace, brandie par les États-Unis pour accélérer les négociations avec l’Iran. Cependant, la première puissance mondiale bouge déjà ses pions : le porte-avions Nimitz va quitter l’Asie-Pacifique pour croiser vers le Moyen-Orient, et plusieurs bombardiers B2 – habilités à larguer cette bombe – l’accompagnent dans les airs.

L’imprévisibilité d’un Donald Trump peut laisser craindre le pire à la région. En quittant prématurément le sommet du G7 au Canada, égratignant au passage un Emmanuel Macron qui, « volontairement ou pas, ne comprend jamais rien », le républicain a dit être rentré à Washington pour quelque chose de « beaucoup plus gros » qu’un cessez-le-feu.

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