Les voitures électriques prennent-elles plus facilement feu que les autres ?

Une voiture électrique qui s’enflamme, ce sont les gros titres assurés. Vendredi encore, l’une d’entre elles prenait feu entre Nîmes et Saint-Gilles dans le Gard. Banco, cela faisait un sujet dans la presse locale. Il faut dire que les flammes qui jaillissent d’un véhicule électrique sont particulièrement impressionnantes. Elles sont alimentées par la combustion des batteries lithium-ion, créant un feu extrêmement intense et difficile à éteindre. Contrairement aux incendies de voitures à essence qui se propagent progressivement, les batteries en feu libèrent une quantité massive d’énergie stockée d’un seul coup.

Ce phénomène s’accompagne souvent d’explosions successives dues à l’emballement thermique des cellules de batterie adjacentes et la réaction chimique particulière génère également des gaz toxiques, ajoutant un danger supplémentaire. Bref, il y a de quoi avoir peur.

Pourtant, selon les quelques statistiques existantes à ce sujet, notamment celles aux États-Unis du National Transportation Safety Board (Conseil national de la sécurité des transports), les voitures électriques brûlent beaucoup moins fréquemment que les voitures thermiques. Selon les données concernant les incendies de véhicules survenus aux États-Unis en 2020, on compte un taux de 25 feux par an pour 100.000 voitures électriques, contre 1530 pour 100.000 voitures à moteur thermique. Les faits tendent donc à dire que les premières citées prennent beaucoup souvent moins feu que les secondes.

Un incendie dans une voiture électrique peut se déclarer notamment par un impact violent provoquant un court-circuit interne et un emballement thermique. Attention aux recharges inadaptées, notamment sur des prises domestiques non conformes, ou une exposition prolongée à des températures extrêmes, qui peuvent entraîner une surchauffe des cellules. Avec le temps, les batteries peuvent se dégrader, augmentant le risque de dysfonctionnement et d’incendie. Mais comme nous l’avons vu plus haut, ces phénomènes restent rares.

Un protocole incendie plus complexes pour les voitures

Le problème des voitures électriques survient une fois que ces dernières ont pris feu, tant les pompiers on du mal à maîtriser ces types d’incendie. Les batteries des véhicules électriques sont logées dans des compartiments étanches, ce qui complique l’extinction directe des cellules en feu. Dans les ordres de grandeur, alors qu’un incendie de véhicule à moteur thermique peut être éteint avec 500 à 1000 litres d’eau, un incendie de véhicule électrique peut nécessiter jusqu’à 100.000 litres d’eau.

Une telle difficulté qui a même poussé des pompiers belges à demander (par la voix du président du SLFP Pompiers Éric Labourdette) d’interdire les voitures électriques dans les sous-sols. « Il est temps de légiférer pour interdire le stationnement des voitures électriques dans les parkings souterrains à l’instar de ce qui a été fait pour les voitures LPG », a-t-il déclaré exténué suite à l’incendie d’une voiture électrique stationnée au niveau -3 d’un parking de Bruxelles en 2022.