Fin du Dispositif lycéen : "Il y a visiblement un choix politique de ne pas accueillir correctement des jeunes", dénonce une adjointe à la maire de Paris

Avec l'arrêt décidé fin 2024 par la préfecture de la région Île-de-France du financement du Dispositif lycéen, qui permettait à des étudiants en grande précarité d'être logés dans des centres d'hébergement, 108 jeunes ont jusqu'à mardi 11 février au soir pour quitter leur logement et risquent d'abandonner leur scolarité. "Il y a visiblement un choix politique de ne pas accueillir correctement des jeunes en cours d'insertion", dénonce mardi sur France Culture Léa Filoche, adjointe à la maire de Paris chargée des solidarités, de la protection des réfugiés et de l'hébergement d'urgence.

Le Dispositif lycéen a été créé en 2015 afin de permettre à une centaine de jeunes en situation de précarité de bénéficier d'un logement en Île-de-France le temps de leur scolarité, en Bac Pro, CAP, ou BTS. Le 10 décembre 2024, la préfecture, qui co-finance ce dispositif à hauteur de 60% en partenariat avec le rectorat et la mairie de Paris, a décidé d'y mettre un terme en suspendant les subventions dédiées, arguant qu'une "part substantielle, 25%" des bénéficiaires ne sont "inscrits dans aucun parcours scolaire".

"On ne peut pas faire des économies sur des questions d'humanité"

Pour Léa Filoche, cela relève plutôt d'un "choix politique" de l'État qui "abandonne", en matière de soutien aux jeunes en insertion, "Paris, mais aussi toutes les grandes villes de France". L'élue parisienne appelle à ce que "l'État change son fusil d'épaule en matière de politique migratoire".

"Il faut qu'on arrête de penser qu'en accueillant mal les gens, ils vont rentrer chez eux."

Léa Filoche, adjointe à la maire de Paris

à France Culture

Léa Filoche appelle à arrêter "de planter des théories complètement fumeuses autour de l'appel d'air -parce qu'on les accueille il y en a plein d'autres qui vont venir. Ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est qu'on ne peut pas faire des économies sur des questions d'humanité".