Tennis : vers une fin de carrière pour Lucas Pouille ?
L’ancien n°10 mondial a ce dimanche été contraint à l’abandon, en finale du Challenger de Lille. Il redoute une blessure au talon d’Achille.
Passer la publicitéUne image qui fait mal. Ce dimanche, à Lille en finale du tournoi Challenger, Lucas Pouille était face à Arthur Bouquier. Le Nordiste a été contraint à l’abandon dans le 2e set. Après la perte de la première manche (6-3), il avait le contrôle du deuxième set (5-3) mais sur une reprise de course, il s’est écroulé en fond de court.
Souffrant de la cheville droite, il a vite compris qu’il lui serait impossible de reprendre. Il a ensuite quitté le court en fauteuil roulant, le visage caché sous une serviette, avant de revenir au moment de la remise du trophée à Arthur Bouquier (24 ans; 424e mondial) expliquer, dans des propos rapportés par L’Équipe : « Les nouvelles ne sont, je pense, pas bonnes. Je ne veux pas m’avancer tant qu’il n’y a pas eu d’examens. Mais il y a des chances que ce soit le dernier match de ma carrière. Je pense que c’est une rupture complète du tendon d’Achille. Rejouer au tennis à haut niveau après ça, c’est compliqué. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour revenir, en tout cas j’essayerai. Je parlerai avec les médecins et les chirurgiens. C’est comme ça, c’est la vie… ».
Lucas Pouille (102e mondial ; 30 ans; 5 titres) s’accroche depuis des mois. Pour revivre des moments forts. Attraper ce qui passe, le vivre avec intensité après avoir touché le fond. À 30 ans, l’ancien n°10 mondial a vécu plusieurs vies sur le circuit. Une fulgurante et insouciante ascension marquée par des quarts de finale rapides en Grand Chelem, en 2016 (à Wimbledon et à l’US Open), une victoire en Coupe Davis en 2017, puis plus loin, une demi-finale à l’Open d’Australie en 2019.
J’étais arrivé à un point où je ne dormais plus la nuit. Il m’arrivait de boire seul et je voyais tout en noir tout le temps
Lucas Pouille
Avant la chute, la collection de blessures, les doutes, la descente aux enfers, la dépression. En 2023, il racontait à Romain Schneider dans Le Figaro : « Je me suis dit que je n’étais plus fait pour le haut niveau et que je faisais des efforts vains depuis trois ans. J’ai eu mal un peu partout tout le temps. Je n’ai jamais enchaîné des mois sans blessure. Et à chaque fois que j’ai repris, je me suis reblessé. J’étais triste. J’étais arrivé à un point où je ne dormais plus la nuit. Il m’arrivait de boire seul et je voyais tout en noir tout le temps. Je me suis dit que ce n’était pas possible de continuer comme ça. Et j’ai pris la décision de dire stop. »
Le Nordiste a finalement repris le chemin des courts, retrouvé le plaisir du jeu et de l’entraînement. À Melbourne, en janvier, il s’est accroché (défaite 6-4, 6-4, 6-4 contre Alexander Zverev) au 1er tour. Avant de retrouver les tournois challengers. Comme ce dimanche à Lille. Il cherchait encore un peu de lumière avant de partir meurtri, les yeux rougis et le cœur gros…