Envoyé spécial à Rome (Italie)
Pour accéder à la salle d’audience du tribunal du Vatican, il faut longer les murailles massives de la cité jusqu’à une œuvre étrange, la fontaine de la Galère. Depuis 1621, un navire de guerre finement ciselé de cuivre et de plomb semble voguer sur un bassin érigé par Paul V. Ses canons crachent de l’eau, symbole de paix contre le feu de la guerre. En cette fin d’année, cette «galère» de la fin de la Renaissance n’a jamais si bien porté son nom. À deux pas du vaisseau se joue en effet une lutte intestine vaticane presque anachronique en ce XXIe siècle.
Le tribunal accueille un procès retentissant, pudiquement nommé «affaire de l’immeuble de Londres». Mais, dit vulgairement, il a bien quelque chose d’une «galère» pour le Vatican. Ce n’est certes pas le premier scandale financier clérical ; pour résumer, un investissement immobilier à Londres a très mal tourné pour le Saint-Siège. Mais c’est la première fois dans l’histoire de l’Église qu’un cardinal, Giovanni…