Alpes-Maritimes : introuvable depuis quatre mois, le «disparu du bus 59» serait en fait rentré... en Tunisie

Jalloul Dallaji, un Franco-Tunisien de 84 ans installé en colocation à Saint-Martin-du-Var, près de Nice (Alpes-Maritimes), n’a plus donné signe de vie depuis le 13 décembre dernier. La trace de l’octogénaire a été perdue ce jour-là dans le courant de l’après-midi tandis qu’il cheminait par le bus 59 vers son domicile après avoir été à la mosquée. Depuis, plus rien.

Une enquête a été ouverte et confiée à la brigade de gendarmerie de Saint-Martin-du-Var. Des images de vidéosurveillance ont notamment été exploitées, en vain. Des battues ont ensuite été organisées avec le déploiement de moyens conséquents, les militaires explorant alors la piste d’un accident. L’octogénaire pourrait avoir manqué son arrêt de bus et décidé de rentrer à pied le long de la très fréquentée et réputée dangereuse route de Grenoble, qui longe les rives du Var, un fleuve côtier. Malheureusement, de ce côté-ci non plus, les investigations n’ont rien donné.

Accident, acte criminel ou départ volontaire ?

Voyant l’enquête s’enliser, la famille du disparu, son frère en particulier, s’en est remise à l’Association d’assistance et de recherche des personnes disparues (ARPD). «De notre côté nous sommes sûrs qu’il est bien monté dans le bus au moins jusqu’à l’arrêt Saint Isidore, à l’ouest de Nice, là où l’un de ses amis est descendu. Mais ensuite, c’est le trou noir», explique Isabelle, l’une des enquêtrices de l’association dans le département. Cette dernière ne cache pas son inquiétude : «Plus le temps passe, plus l’espoir de le retrouver en vie diminue... Nous sommes allés à la morgue de Nice pour consulter le registre des morts sous X, mais cela n’a rien donné.» 

L’enquêtrice ne croit pas qu’il puisse s’agir d’un acte criminel. «Monsieur Dallaji avait de nombreux amis et aucun problème avec personne. Aucune dette d’argent non plus», assure-t-elle. Et si, finalement, l’octogénaire avait filé à l’anglaise vers son pays d’origine ? C’est en tout cas ce que laisse entendre une source judiciaire. «Tout porte à croire que ce monsieur est rentré en Tunisie sans prévenir ses proches», indique-t-elle. Sollicité, le parquet de Nice confirme que l’enquête a été classée sans suite pour «absence d’infraction». Et de détailler sans plus de détails : «L’hypothèse privilégiée est en effet celle d’un départ volontaire du territoire français.» 

Un épilogue aussi rassurant qu’invraisemblable. «J’ai eu confirmation de la famille de Monsieur Dallagi que celui-ci n’est pas retourné en Tunisie», soutient Isabelle, déroutée par cette conclusion, elle qui travaille encore activement sur ce dossier. Bien qu’officiellement close, l’affaire laisse derrière elle bien des zones d’ombre.