Roland-Garros : Loïs Boisson, cela devient complètement fou
Loïs Boisson ivre de bonheur. La divine surprise française poursuit sa route à Roland-Garros. Après Jessica Pegula, 3e mondiale, la Dijonnaise a renversé Mirra Andreeva, 6e mondiale (7-6, 6-3). Cela faisait 14 ans qu’une Française n’avait pas atteint les demi-finales, soit depuis Marion Bartoli en 2011. Sous le toit du court central, le match a débuté à 13h45 dans un court Philippe-Chatrier malheureusement encore dégarni. Ce mercredi, la FFT avait ouvert ses loges exceptionnellement pour les remplir. Ce qui a permis d’éviter le triste scénario de lundi et ces loges désespérément vides, lundi en 8es de finale contre Pegula. Mais Boisson s’est chargée de faire monter progressivement l’ambiance.
Le premier acte a été homérique et a duré pas moins d’1h20, presque aussi longtemps que la victoire expéditive de Carlos Alcaraz contre Tommy Paul la veille. Très solide en début de match, la 6e mondiale s’est emparée du service de la Française dès le troisième jeu (1-2). Après avoir effacé deux balles de double break, la sensation tricolore a recollé à son adversaire dans le sixième jeu (3-3). Le Philippe-Chatrier commençant enfin à donner de la voix. Pas pour longtemps. D’un superbe passing de revers long de ligne, la Russe est allée chercher un nouveau break. Variant beaucoup, Andreeva a tenté d’enfoncer le clou mais Boisson a décidément de la ressource...
Une fin de première manche irrespirable
Après avoir effacé une balle de set sur son service dans le neuvième jeu grâce à un service gagnant, la Dijonnaise a commencé à lâcher ses énormes coups droits et a profité aussi d’un coup de mou de la Russe, soudain très fébrile, pour débreaker et rester en vie dans le premier acte, puis virer en tête 6-5 suite à un coup droit décroisé de son adversaire. Le Central, enfin bien rempli, donnait de la voix pour porter le dernier espoir bleu. Complètement relâchée, la 361e mondiale a envoyé des missiles de coup droit et s’est procuré une balle de set suite à une grossière faute d’Andreeva en coup droit. Puis une deuxième sur une double faute de la Russe. Et une troisième sur, encore, une double faute adverse. La nervosité gagnant les deux côtés du filet, l’outsider ne profitant pas des cadeaux adverses et affichant certaines limites côté revers.
À l’issue d’un jeu long de 15 minutes et étouffant, Andreeva est allée chercher le jeu décisif malgré sa fébrilité. Et dans celui-ci, la prodige de 18 ans a été malmenée par le coup droit canon de la Dijonnaise. Cette dernière a effacé une nouvelle balle de set avant d’avoir le dernier mot 8-6. Saoulée par les coups de boutoir de Boisson, l’ancienne protégée de Jean-René Lisnard a repris ses esprits et la surprise tricolore a été victime d’un relâchement compréhensible. Breakée d’entrée de set et menée 3-0, elle a refait partiellement son retard sur une gifle en revers long de ligne. Avec Boisson ça déménage aussi en revers même si le coup droit reste son arme fatale. De plus en plus agacée par la tournure des événements, Andreeva a affiché des signes de frustration quand l’imperturbable Française est revenue à 3-3, s’appuyant sur des grosses premières balles. Et les nerfs de la jeune Russe ont complètement lâché dans le septième jeu.
Frustrée après avoir complètement manqué une volée haute de coup droit, Andreeva a balancé une balle dans les tribunes et récolté un avertissement logique. Sur une double faute, sa 9e de la rencontre, Andreeva a «offert» le break à la Dijonnaise, enchaînant un cinquième jeu consécutif ! Plus costaude dans les points importants, la sensation bleue a écarté ensuite deux balles de débreak dans le huitième jeu (5-3) pour confirmer son break et a enchaîné un sixième jeu consécutif, mettant Andreeva KO debout.