« Une avancée majeure » : l’Assemblée adopte à l’unanimité une loi pour améliorer la prise en charge du cancer du sein

« Il n’est pas normal que la maladie soit un enjeu de classe ». C’est, pour le député communiste Yannick Monnet, la raison pour laquelle la prise en charge des soins liés à un cancer du sein doit être améliorée, d’urgence. « Certaines femmes doivent faire le choix entre manger et se soigner », a déploré le parlementaire, tandis que selon la Ligue contre le cancer, la charge financière moyenne des patientes serait comprise entre 1 300 et 2 500 euros. À titre d’exemple, 15 % des patientes n’ont pas recours à la reconstruction mammaire, faute de moyens, selon la commission des affaires sociales.

À l’issue de rencontres avec plusieurs patientes dont les difficultés financières empêchent une bonne prise en charge des soins, Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et Yannick Monnet ont déposé et fait voter une première proposition de loi, au printemps dernier, voté en première lecture mais laissé de côté après la dissolution de l’Assemblée nationale.

Ce mardi 28 janvier, ce texte est revenu au palais Bourbon, huit mois plus tard, après avoir été adopté au Sénat en octobre, dans le cadre de la niche parlementaire des sénateurs communistes. Il a été adopté à l’unanimité dans la soirée par les députés. La version étudiée ce mardi a toutefois été revue à la baisse lors de son examen devant la commission des affaires sociales, la semaine dernière.

Répondre aux attentes très concrètes de 700 000 femmes

Plusieurs mesures ont été sorties de la proposition de loi, comme certains dépassements d’honoraires de spécialistes de santé ou l’achat de prothèses capillaires dont le coût avoisine les 120 euros. Pour les députés macronistes, ces articles pourraient constituer une « rupture d’égalité de traitement » car ces deux dispositifs peuvent concerner d’autres pathologies que le cancer du sein. Plutôt que d’étendre ces mesures à l’ensemble des maladies concernées, la commission a donc fait le choix de supprimer ces articles.

Pour légiférer rapidement, Yannick Monnet se dit prêt à remettre ces mesures à plus tard : « Il serait irresponsable de faire attendre ces femmes plus longtemps », explique-t-il à l’Humanité, revendiquant une démarche « transpartisane ». « Ce combat n’est pas terminé, il mérite d’être poursuivi et étendu. Toutefois, ce texte répond aux attentes très concrètes de 700 000 femmes qui vivent avec le cancer et espèrent des améliorations de leur quotidien face à la maladie », abonde un communiqué des députés communistes publié lundi 27 janvier.

Concrètement, l’adoption de cette proposition de loi permettrait la prise en charge, totale, du renouvellement des prothèses mammaires ; le remboursement de plusieurs actes de chirurgie réparatrice aujourd’hui non pris en charge ; celui de sous-vêtements adaptés au port des prothèses amovibles ; la mise en place d’un forfait de 180 euros permettant de financer des soins psychologiques, des séances de nutrition ou des séances d’activités physiques adaptées…

« Une avancée majeure » et une étape décisive pour les femmes souffrant d’un cancer du sein – qui concerne 61 000 nouveaux cas chaque année -, mais qui ne doit pas être la dernière, selon Yannick Monnet. En plus des articles retirés en commission, le communiste s’interroge sur les conséquences de la maladie sur les pertes de salaires mais aussi les soins bucco-dentaires ou encore les déplacements, sur lesquelles les inégalités face à la maladie resteront fortes.

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