Ligue des champions : pourquoi l’Inter Milan se sent capable de renverser le FC Barcelone
Une puissance athlétique au-dessus du Barça
Dans son équipe type, le FC Barcelone ne compte aucun joueur de plus d’1m85. L’Inter Milan en compte cinq. Si la charnière centrale Pau Cubarsi/Inigo Martinez compense parfaitement ce déficit de taille par de bonnes anticipations et une grosse détente, les Italiens auront une carte à jouer dans ce domaine ; sur les coups de pied arrêtés, forcément, mais aussi dans le jeu où les artistes espagnols ne sont jamais aussi forts que lorsqu’ils ont de la place pour s’exprimer. Il faudra donc muscler la rencontre, quitte à commettre quelques fautes, pour s’en sortir face aux Pedri, Lamine Yamal et autres Dani Olmo. Autre atout dans la manche des Transalpins : la présence dans l’effectif d’un gardien de top niveau, Yann Sommer, qui y est pour beaucoup dans la série d’invincibilité de l’Inter lors de la phase de groupe (voir plus bas).
Une défense de fer, bien que mise à mal par le Bayern Munich
Avant d’encaisser 3 buts en deux rencontres lors des quarts de finale face au Bayern, les Milanais n’en avaient encaissé que deux en 10 matches. Une solidité qu’ils doivent à leur triplette défensive Alessandro Bastoni, Francesco Acerbi et Benjamin Pavard. Bien que ce dernier se dirige vers un forfait pour le match aller alors qu’il restait sur une performance aboutie lors du quart de finale retour face à son ancien club, le club italien s’avance avec des certitudes dans cette partie du terrain. La victoire passera d’abord par là, face à une équipe qui marche dans les pas de celle qui avait remporté la Ligue des champions en 2015 avec la fameuse MSN (Messi, Suarez, Neymar). 84 buts ont déjà été inscrits par le trio Raphinha-Yamal-Lewandowski cette saison, soit quasiment une vingtaine de plus que le PSG ou le Bayern Munich qui complètent le top 3. Mais le Borussia Dortmund était parvenu à réduire grandement leur influence au match retour. Il faudra réussir pareil exploit pour l’Inter, et ce dès mercredi, sous peine d’hypothéquer toutes chances de retrouver la finale de la C1.
Le positionnement très haut des Barcelonais a ses failles, à condition de savoir les utiliser
À la tête de la formation Nerazzurri depuis 2021, Simone Inzaghi a eu le temps de peaufiner sa tactique au gré des années. Son effectif n’a que très peu évolué depuis la finale de C1 disputé face à Manchester City en 2023. Une stabilité et une expérience (l’Inter est l’équipe qui a la moyenne d’âge la plus élevée de cette édition 2024/2025 avec 29 ans et 154 jours) qui rend cette équipe particulièrement dangereuse. Si elle est unanimement reconnue pour sa défense, le technicien de 49 ans a apporté cette capacité à attaquer les espaces, notamment grâce à des latéraux hyperphysiques (Dumphries, de retour de blessure, et Federico Dimarco), et un duo d’attaquant parfaitement complémentaire (Marcus Thuram et Lautaro Martinez). L’Inter est d’ailleurs la seule équipe présente dans le dernier carré à utiliser un système en 3-5-2. Suffisant pour perturber un Barça sûr de ses forces ? Cela reste à voir. Mais toujours est-il que le positionnement très haut des Barcelonais présentent des failles, notamment dans le dos des défenseurs. Kylian Mbappé en a d’ailleurs profité pour se procurer un coup franc samedi dernier en finale de Coupe du Roi et inscrire le premier but du Real Madrid.
Robert Lewandowski va manquer
Absent depuis le 19 avril dernier, Robert Lewandowski a peu de chances de voir les demi-finales de la Ligue des champions. Touché à la cuisse gauche, son retour dépendra de l’évolution de sa blessure. Bien que les statistiques ne confirment pas une baisse de régime du Barça lorsqu’il n’est pas là, voire infirment cette possibilité (15 matches disputés, 14 remportés), le Polonais devrait indéniablement manquer à ses coéquipiers. Auteur de 40 buts toutes compétitions confondues cette saison, le trentenaire est encore un formidable buteur, tueur devant les cages et relativement fiable dans son activité dos au jeu. Alors que toute son équipe prenait l’eau en quarts de finale retour de Ligue des champions face à Dortmund, lui tirait son épingle du jeu avec le peu de ballons qu’il a eu à jouer (27 touches, 16 sur 19 à la passe).
Lautaro Martinez va peser
Candidat crédible au Ballon d’Or 2025 après une septième place jugée décevante par le principal intéressé l’an dernier, Martinez est à n’en point douter l’homme fort de l’Inter. Avec ses huit buts dont trois lors des phases à élimination directes, il s’avance vers ses demi-finales avec des certitudes et un appétit féroce. Lui qui n’est sans doute pas reconnu à sa juste valeur car trop souvent irrégulier au début de sa carrière et finaliste malheureux de la Ligue Europa en 2020 et de la Ligue des champions en 2023. À 27 ans, c’est le moment ou jamais d’emmener son équipe sur le toit de l’Europe, comme son illustre prédécesseur Diego Milito en 2010.