Dans une note révélée par Le Parisien mercredi 22 janvier, la présidente du Louvre, Laurence Des Cars, alerte la ministre de la Culture, Rachida Dati sur l’état du musée, pointant une « multiplication d’avaries » et la nécessité de grands travaux. Se pose également la question de la localisation de certaines œuvres, qui selon la présidente, devrait être revue, comme pour La Joconde.
Laurence Des Cars regrette que le mythique tableau de Léonard de Vinci soit isolé des autres travaux de l’artiste italien du XVIe siècle et surtout, qu’il soit présenté sans panneaux ou cartons explicatifs, obligeant les visiteurs à regarder uniquement l’œuvre, sans rien apprendre de son histoire. « De l’avis de tous, la présentation de La Joconde en salle des États doit être interrogée. Élevée au statut d’icône, Monna Lisa exerce une fascination qui ne s’est pas démentie au fil des décennies. Conséquence de cette ferveur populaire, le public afflue en nombre dans la salle des États sans que lui soient données les clefs de compréhension de l’œuvre et de l’artiste ; interrogeant par là même la mission de service public du musée », écrit-elle dans sa note, partagée par Le Parisien. Comme le rappelle le journal, La Joconde est exposée depuis 1966 sur un grand mur vide dans une salle saturée d’autres chefs-d'œuvre, tous démunis d’explication.
Si les idées de projets précises de la présidente du musée n’ont pas été détaillées, elle avait déjà annoncé en avril dernier sa volonté de placer le tableau dans une salle à part, qui serait dédiée aux travaux de Léonard de Vinci, qui se trouvent actuellement dans la Grande Galerie. L’objectif n’est pas de considérer La Joconde comme un « attrape-touriste » mais comme une œuvre à expliquer, écrit Le Parisien.
Le musée dans un état « d’obsolescence »
Laurence Des Cars souligne aussi dans cette note l’état « d’obsolescence » dans lequel se trouverait le musée. Elle évoque notamment des « espaces du musée parfois très dégradés» et « plus étanches quand d’autres connaissent d’importantes variations de température mettant en danger la conservation des œuvres ». Elle regrette également le manque d’espace «permettant de faire une pause». «L’offre alimentaire ou les sanitaires sont en volume insuffisant, largement en deçà des standards internationaux. La signalétique doit être entièrement repensée.» Elle espère aussi qu’une seconde entrée au musée sera installée afin de désengorger la principale, située sous la Pyramide.