Depuis que la guerre commerciale centrée autour des droits de douane a été déclenchée par Donald Trump, l’opinion américaine peine à trouver son chemin entre les déclarations grandiloquentes de leur nouveau président. Si des enquêtes sont régulièrement menées par divers instituts pour prendre le pouls sur cette épineuse question, on constate que les réactions varient en fonction des termes employés.
C’est du moins ce qui ressort d’une compilation de plusieurs travaux du New York Times (NYT). Le quotidien new-yorkais constate que les tentatives des instituts de sondage pour synthétiser le concept des droits de douane en une phrase ont une influence notable sur les réponses des sondés. Par exemple, lorsque la question les décrit comme une «taxe» sur les produits importés, les répondants se montrent moins favorables à cette mesure.
Il en va de même lorsque la question porte sur un pays en particulier. Simple proximité culturelle ou opinion réelle sur le danger que représente la Chine pour l’économie américaine ? Les citoyens américains se montrent en effet plus ouverts à l’idée d’imposer des droits de douane sur les produits chinois (49%) ou mexicains (40%) que sur les produits en provenance du Canada (36%), observe-t-on dans un sondage Ipsos pour Reuters publié le mois dernier.
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Incompréhension de fond
L’analyse d’une dizaine d’études par nos confrères outre-Atlantique met en évidence l’écart entre la compréhension des conséquences de ces nouveaux droits de douane et le soutien, parfois aveugle, de nombreux Américains. Le sondage YouGov publié fin janvier démontre que la moitié de ceux qui soutiennent la politique commerciale de Trump se retrouvent ébranlés dans leurs convictions, voire retournent leur veste lorsqu’on leur demande : «Seriez-vous favorable à une augmentation des droits de douane sur les produits étrangers, même si cela entraîne une hausse des prix ?».
Finalement, ce qui ressort de cette étude comparative est l’hésitation des Américains quant à la politique de leur gouvernement. L’introduction d’un troisième choix «Je ne suis pas certain» entre les deux réponses de base que sont le «Oui» et le «Non» fermes révèle une incompréhension de ce que représentent, pour le consommateur américain, les droits de douane sur les produits importés. Ainsi, à la différence des sondages qui ne proposent pas clairement un entre-deux, ceux qui laissent le choix de l’indécision mettent en lumière une opinion qui peine encore à se décider : une perte de plusieurs points de pourcentage pour les soutiens et les opposants, au profit d’un plus grand nombre de répondants qui admettent n’en rien savoir.