Il faut sans doute avoir un grain de folie pour vouloir faire de Charolles (Saône-et-Loire) une étape gastronomique de premier plan. Pour aménager un hôtel estampillé Relais & Châteaux dans cette Bourgogne à l'écart de la route des vins, du TGV et des autoroutes, où l'on croise une Ferrari pour mille tracteurs. Pour proposer une cuisine d'un raffinement extrême dans un fief de bons vivants carnivores, dévoreurs d'assiettes copieuses qui entonnent bien avant les digestifs des bans bourguignons tonitruants.
Frédéric Doucet est peut-être un peu fou, mais quel chef ! Il a les moyens de ses ambitions, n'en finit pas de rendre sa maison familiale plus confortable, plus accueillante (avec un bistrot, des chambres de grand luxe et un spa de l'autre côté de la rivière Arconce), pendant que sa cuisine progresse avec sûreté. Il est maître chez lui mais ne somnole pas. Étoilé (il pourrait l'être davantage, le macaron est trop petit pour son talent), il ne cesse de pousser ses recherches pour livrer…