Catalan, basque, napolitain ... les Trans Musicales 2025 font la part belle aux langues régionales
Du 3 au 7 décembre, la 47e édition du festival rennais dédié aux musiques actuelles, mettra en avant des artistes chantant des paroles écrites dans les dialectes, patois et langues de leur région.
Passer la publicité Passer la publicitéCatalan, basque, napolitain et vielle à roue: langues régionales et musiques traditionnelles revisitées s'invitent dans les créations contemporaines aux Trans Musicales de Rennes, festival réputé pour révéler de nouveaux talents, qui démarre mercredi. L'événement à la programmation hétéroclite (rock, pop, rap, musiques du monde, électro, techno...) réunira plus de 70 artistes du 3 au 7 décembre dans la capitale bretonne. Pour certains d'entre eux, ce sera l'une de leurs premières dates en France.
Pour cette 47e édition, les musiciens de Gregailh joueront à domicile. Adrien Llave, 32 ans, et Jean-Félix Hautbois, 35 ans, tournent depuis 2024 notamment dans des bals bretons, les fest-noz, et des festivals de musique "néo-trad". Le duo rennais apprécie « l'usage social de cette musique, beaucoup tournée autour du bal », avec des danses « assez répétitives », explique à l'AFP Adrien Llave. Avec un tambour et une vielle à roue - instrument à cordes frottées par une roue en bois, utilisé depuis des siècles en Europe -, ils marient des airs traditionnels avec « d'autres influences venant des musiques minimalistes, noise, drone », complète Jean-Félix Hautbois. Ils s'inspirent des collectages, ces enregistrements de musiques traditionnelles. « On a en Bretagne une des plus grandes bases de données au monde », relève-t-il. « C'est notre ressource, notre matière première ».
Passer la publicitéLes Trans Musicales accueillent régulièrement des artistes chantant dans leur langue régionale ou s'inspirant de musiques folkloriques. « Ce sont des artistes que tu aimes et que tu vas faire jouer », explique Jean-Louis Brossard, cofondateur du festival et directeur artistique. « Un tas de jeunes musiciens se réapproprient la musique de leurs parents, voire de leurs grands-parents, dans des collectes de chansons, de sons, d'instrumentation », constate-t-il. Des projets qui donnent lieu pour lui « à des choses plus nouvelles au niveau du son que peut-être dans les nouvelles musiques électroniques ».
« Un acte de résistance » des langues régionales
Parmi les autres artistes de cette édition 2025 des Trans Musicales, la chanteuse napolitaine Carola Moccia mélange dialecte napolitain, arabe et français pour son projet La Niña. Les deux chanteuses espagnoles de Tarta Relena ont, elles, choisi le catalan et piochent dans le répertoire traditionnel de leur région.
Leur compatriote, Xabier Badiola, a opté pour le Basque. Il a d'abord composé et chanté en anglais dans un groupe de rock de Bilbao, Sotomonte. Mais lorsqu'il a envisagé un projet solo et acoustique, un ami lui a suggéré de chanter dans sa langue maternelle. « Avec juste la guitare et la voix (...), chanter en basque m'aident à m'approcher du message que je chante », analyse Xabier Badiola. Pour l'artiste de 25 ans, il s'agit aussi d'«un petit acte de résistance» en faveur de langues minoritaires « qu'on n'entend pas beaucoup dans le cadre de la grande industrie musicale ».
Les Trans Musicales mettront aussi à l'honneur de nouvelles voix féminines du rap et du R'n'B, comme LinLin, Asfar Shamsi ou encore Ssadcharlie, artiste rap-punk non binaire. Le public pourra aussi voir Descartes a Kant, formation de rock alternatif mexicain, ou encore le producteur italien Andrea Tirone, de son nom de scène Mind Enterprises. Le festival a révélé par le passé des artistes aujourd'hui installés sur la scène française, comme Zaho de Sagazan en 2022.