Assurance-chômage: le gouvernement compte durcir les conditions d’accès, 3,6 milliards d’euros d’économies attendus

Nouveau serrage de vis. Le gouvernement entend «durcir» les conditions permettant l'ouverture des droits à l'assurance-chômage dans le cadre de sa nouvelle réforme, a confirmé ce mercredi le ministère du Travail. «Les conditions d'affiliation seront durcies» et il faudra avoir travaillé 8 mois dans les 20 derniers mois, au lieu de 6 mois dans les 24 derniers mois comme c’est le cas aujourd’hui, a détaillé le président de la CFE-CGC François Hommeril, à l'issue d'une réunion avec la ministre du Travail, Catherine Vautrin. Dans les rangs de l’exécutif, on estime que ce nouvel ajustement permettrait de dégager 3,6 milliards d'euros d'économies et de créer 90.000 emplois supplémentaires.

La ministre reçoit mercredi et jeudi les partenaires sociaux. Selon son entourage, elle souhaite que «la copie gouvernementale puisse évoluer suite à ces concertations», alors que la réforme doit être dévoilée en début de semaine prochaine. François Hommeril, premier à être reçu, a fait état d'une réunion «assez difficile». Outre les conditions d'affiliation, il a indiqué que le gouvernement veut créer un «bonus à la reprise d'emploi» pour les seniors, mais dans le même temps plafonner les indemnisations des chômeurs proches de la retraite. Le représentant syndical y voit une mesure «anti-cadres» et «insupportable».

François Hommeril a aussi indiqué que le gouvernement prévoit, à la suite à la réforme des retraites et au relèvement de l'âge de départ à 64 ans, une modification des bornes d'âge ouvrant droit à une période d'indemnisation plus longue. Ces bornes doivent être relevées de deux ans. La piste d'une carence avant le début de l'indemnisation et celle d'une modification de la durée d'indemnisation, n'a pas été évoquée, selon François Hommeril.