"Sans intervention immédiate, les derniers reporters vont mourir" : les journalistes de l'Agence France-Presse alertent sur l'état de santé de leurs collègues dans la bande de Gaza

Il y a Bashar qui vit "dans les ruines de sa maison avec sa mère, ses quatre frères et soeur et la famille d'un de ses frères". Il y a Ahlam qui "tient à témoigner le plus longtemps possible" mais qui "manque de nourriture et d'eau". Dans un message relayé sur X, lundi 21 juillet, la Société des journalistes (SDJ) de l'Agence France-Presse (AFP) alerte sur l'état de santé de ses reporters actuellement dans la bande de Gaza. "Sans intervention immédiate", "nous risquons d'apprendre leur mort à tout moment et cela nous est insupportable". 

Depuis le début de la guerre en octobre 2023, Israël interdit l'accès de l'enclave à tous les journalistes étrangers, à l'exception de visites ponctuelles accompagnées et dirigées par l'armée israélienne. 

Depuis le départ forcé de ses équipes habituelles sur place, l'AFP travaille actuellement avec une équipe d'une dizaine de pigistes dans l'enclave palestinienne. "Avec quelques autres, ils sont aujourd'hui les seuls à rapporter ce qu'il se passe dans la bande de Gaza, rappelle le communiqué. Nous voyons leur situation empirer. Ils sont jeunes et leurs forces les quittent."

"Depuis quelques jours, nous avons compris de leurs brefs messages que leur vie ne tenait plus à grand-chose et que leur courage, consacré depuis de longs mois à informer le monde entier, ne les aidera pas à survivre."

la SDJ de l'AFP

dans un communiqué

Ainsi se termine le message de la SDJ : "Depuis que l'AFP a été fondée en août 1944, nous avons perdu des journalistes dans des conflits, nous avons eu des blessés et des prisonniers dans nos rangs, mais aucun de nous n'a le souvenir d'avoir vu un collaborateur mourir de faim."

D'après un décompte de Reporters sans frontières (RSF), plus de 200 journalistes sont morts à Gaza depuis octobre 2023, dont au moins 43 dans l'exercice de leurs fonctions,