Festival d’Avignon : tout ce qu’il faut savoir avant la 79e édition

L’an dernier, suite à la dissolution du Parlement et aux élections législatives anticipées, le Festival s’est déroulé dans des conditions particulières. La crainte de voir l’extrême droite rafler la mise était palpable partout dans la ville. Manifs, happenings dans les rues et coup de théâtre, le 7 juillet, c’est la gauche unie dans le Nouveau Front populaire qui arrive en tête.

Un an a passé. Le locataire de l’Élysée n’a pas respecté le vote démocratique et a nommé un premier premier ministre, puis un second, qui, l’un comme l’autre, n’ont qu’un seul argument, la dette, une seule proposition, éponger pour faire des économies. Haro sur les services publics, déjà très mal en point. Haro sur l’art et la création, sur la culture, sur les festivals, sur les théâtres, sur les bibliothèques, sur l’éducation artistique. Le gouvernement a laissé les collectivités locales, déjà asphyxiées, faire le sale boulot.

La région Pays de la Loire ne s’est pas fait prier pour ruiner en un claquement de doigts des années de maillage territorial, de politiques culturelles qui allient création et éducation artistique, tous ces rendez-vous considérés comme élitistes, « wokistes » par les tenants d’un libéralisme carnassier. Mais pas touche au patrimoine : que serait la France sans son patrimoine et ses millions de touristes ? Les vieilles pierres, ça rapporte, et ça ne fait pas grève…

L’été culturel de Rachida Dati

Pour nous consoler, nous avons toujours une ministre de la Culture qui n’a peur de rien. Sauf de voir son boulot de dans un an lui passer sous le nez. Alors pour faire bonne figure, elle pense à nous, le bon peuple, celui qui, d’après elle, ne fréquente ni les festivals, ni les théâtres, ni les médiathèques, ni les conservatoires, tous ces lieux fréquentés et habités par des « bobos » méprisants.

Alors pour nous, la ministre a concocté un méga-« plan camping ». Partout en France, les campings se métamorphoseront en « grandes scènes culturelles ». Ce sera l’Été culturel de Rachida Dati. Dans 1 000 campings concernés, sur les 7 000 répertoriés, on va voir ce qu’on va voir.

À regarder de près « l’offre culturelle » proposée : séances de cinéma en plein air en Pays de la Loire, apéros-spectacles dans la région Grand-Est, une Caravane des couleurs composée de huit véhicules décorés par des artistes contemporains fera la tournée des campings d’Occitanie. Qu’on se le dise, c’est la culture qui vient à la rencontre du peuple. Foutage de gueule ? Mépris de classe ? Populisme grossier ? On s’interroge.

L’an dernier, la ministre de la Culture ne s’était pas déplacée à Avignon. Cette année, on apprend qu’elle se rendra aux Rencontres d’Arles, au Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence et « éventuellement au Festival d’Avignon, mais rien de confirmé à ce stade ». Soit parce que les artistes et techniciens, avec leurs syndicats, ont décidé de se manifester les 5, 6, 8 et 13 juillet. Soit parce qu’il n’y a ni plage, ni camping à Avignon intra-muros. Cochez la bonne réponse.

Au plus près de celles et ceux qui créent

L’Humanité a toujours revendiqué l’idée que la culture n’est pas une marchandise, qu’elle est une condition de la vie politique et de l’émancipation humaine.

Face à des politiques culturelles libérales, qui fragilisent le service public de la culture, le journal rend compte de la résistance des créateurs et de tous les personnels de la culture, mais aussi des solidarités du public.

Les partis pris insolites, audacieux, singuliers sont la marque de fabrique des pages culture du journal. Nos journalistes explorent les coulisses du monde de la culture et la genèse des œuvres qui font et bousculent l’actualité.

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