Mondiaux de biathlon : Julia Simon, Emilien Jacquelin, Lou Jeanmonnot... Neuf Français en lice pour autant de chances de médailles

13 médailles dont six titres. Avec une moisson stratosphérique lors de l'édition 2024 des Mondiaux à Nove Mesto (République tchèque) et un début de saison tonitruant, tant côté féminin que masculin, les neuf athlètes de l'équipe de France (plus deux remplaçants) nourrissent de grandes ambitions à l'heure d'attaquer les championnats du monde de Lenzerheide en Suisse, mercredi 12 février. 

"C'est presque un piège que de se référer à ces Mondiaux. C'était exceptionnel. L'objectif, c'est de se rapprocher de ça, à commencer par le relais mixte mercredi", nuance l'entraîneur de l'équipe féminine Cyril Burdet. Même son de cloche du côté de Stéphane Bouthiaux, boss du biathlon français, joint par franceinfo: sport : "On mise sur le collectif. Côté filles, les cinq peuvent aller chercher des médailles". Et chez les hommes, l'entraîneur Simon Fourcade est lui aussi très confiant, au vu du très bon début de saison de son groupe. "En individuel comme en relais, on peut prendre une médaille sur chaque course". Revue d'effectif.

Lou Jeanmonnot, la gâchette

"Dès qu'elle va mettre un dossard au départ de la course, elle figurera parmi les favorites, assure Stéphane Bouthiaux. Lou Jeanmonnot fait une saison incroyable". Actuelle numéro 2 mondiale derrière Franziska Preuss avec six victoires individuelles au compteur cette saison en Coupe du monde, dont quatre sur les cinq dernières courses disputées avant les Mondiaux, la gâchette de l'équipe de France féminine a envie de jouer.

"En Coupe du monde, je bétonne toujours un peu avec des tirs 'sécu'. Le fait que les Mondiaux ne comptent pas dans le classement général va me permettre de jouer un peu plus, de faire des choses que je n'ose pas faire habituellement", a déclaré la Doubiste de 26 ans, à la veille du relais mixte, dont elle fait partie.

Julia Simon, la patronne

Autre atout des Bleues : Julia Simon, qui compte défendre en Suisse ses deux titres individuels glanés à Nove Mesto (sprint et poursuite). "Julia Simon est un peu sur la même trajectoire que l'an dernier avec un début de saison un peu compliqué. Elle est montée en puissance et au vu des dernières semaines, elle devrait être bien mieux sur ces Mondiaux", espère Stéphane Bouthiaux.

Lors des Mondiaux 2024, elle était repartie avec cinq médailles en six courses (l'or sur les deux relais et le bronze en individuel en plus)."C'était des moments exceptionnels. Maintenant, ça va me faire partir avec des dossards distinctifs, qui pèseront un peu plus lourd qu'un simple numéro. Mais je les aborde avec beaucoup d'envie, pour essayer de faire aussi bien", prédit la Savoyarde de 28 ans.

Justine Braisaz-Bouchet, l'insaisissable

Neuvième au classement général de la Coupe du monde, Justine Braisaz-Bouchet, championne du monde en titre de la mass start, n'est pourtant que la cinquième Française. "Elle est à l'image de ce qu'elle a produit sur toutes ses saisons, à l'exception de l'an dernier : elle est très irrégulière, expose Stéphane Bouthiaux à franceinfo: sport. C'est toujours difficile de faire des pronostics avec elle. On sait que le lendemain d'une 40e place, elle est capable de devenir championne du monde".

Championne olympique à Pékin en mass start en 2022, quintuple médaillée aux Mondiaux 2024 (trois en or avec la mass start et les deux relais, l'argent en sprint et le bronze en poursuite), la biathlète de 28 ans sait gérer les grands rendez-vous. 

Jeanne Richard et Océane Michelon, les petites jeunes

La relève du biathlon français féminin est déjà au niveau de la Coupe du monde. Nées toutes deux en 2002, Jeanne Richard et Océane Michelon, respectivement 5e et 6e mondiales, n'ont rien à envier à leurs aînées. Mais elles pourraient trembler à l'heure de participer à leurs premiers Mondiaux. "On ne va pas dire qu'elles vont chercher des médailles, relativise encore le boss du biathlon français. Mais elles en sont capables en donnant leur 100%. Elles peuvent monter sur un podium".

Sophie Chauveau, au pied du podium en 2024 en sprint comme en poursuite et en or en relais, est remplaçante, montrant ainsi toute la concurrence qui règne au sein des Bleues. 

Quentin Fillon Maillet, le chercheur d'or

Double champion olympique sur des courses individuelles et quintuple médaillé aux Jeux de Pékin en 2022, Quentin Fillon Maillet, troisième de la mass start l'an dernier, n'a pourtant jamais remporté un titre mondial individuel. "Ce sera dur de partir sans. La forme est bonne", résume le Jurassien.

Cette saison, après avoir patienté plus de deux années sans s'imposer en individuel, le biathlète de 32 ans a renoué avec la première marche d'un podium en Coupe du monde, sur le sprint à Oberhof (Allemagne) en janvier, où les Français avaient realise le triplé.

Eric Perrot, l'étoile montante

Un autre ambitieux chez les Bleus est venu en Suisse avec l'envie de gagner des courses : Eric Perrot. "L'an dernier, je me sentais déjà prêt à chercher des grosses performances, se remémore la valeur montante du biathlon français, vainqueur de la mass start à Kontiolahti (Finlande) cet hiver. Cette année encore plus. J'ai toujours l'ambition d'aller gagner des courses. Le point clé de ces Mondiaux, c'est la capacité à engager. Je n'ai rien à défendre, je veux chercher des victoires", assure-t-il. A commencer par la défense de son titre en relais mixte, première épreuve des Mondiaux mercredi, lui qui avait aussi gagné le bronze en relais en 2024.

Emilien Jacquelin, l'indomptable

En pleine forme, Emilien Jacquelin, 4e du classement général en Coupe du monde affiche une forme étincelante, ainsi qu'une assurance et une maturité qui en font un prétendant au gros globe de cristal. Victorieux du sprint de Kontiolahti (Finlande) en Coupe du monde cette saison, sur le podium de trois autres courses individuelles, le biathlète est en confiance.

Intégré dès la première course dans le relais mixte, mercredi 12 février, il aura à cœur de décrocher de nouvelles couronnes mondiales, lui qui avait remporté le titre en poursuite lors des Mondiaux 2020 et 2021.

Fabien Claude, le travailleur de l'ombre

Quatrième larron d'un collectif tricolore solide, avec quatre victoires en relais en autant de courses, Fabien Claude vit sans doute sa saison la plus régulière depuis ses débuts en Coupe du monde. Avec deux podiums et une 10e place au classement général, il peut rêver d'un titre mondial individuel.

Son petit frère Emilien, qui est monté pour la première fois sur un podium en Coupe du monde cette saison, avec une 2e place sur l'individuel de Ruhpolding, est le 5e homme et premier remplaçant de ce collectif où Oscar Lombardot vient de prendre la place de remplaçant à Antonin Guigonnat, qui a préféré rester auprès de sa compagne sur le point d'accoucher.