Israël a pris une mesure radicale en interdisant l’utilisation et l’achat de certains modèles de voitures électriques chinoises, pour ses officiers et sur ses sites sensibles.
Passer la publicité Passer la publicitéC’est une information qui avait un peu échappé aux observateurs du monde et de ses relations internationales. En janvier dernier, le ministère israélien de la Défense a pris une décision de taille : interdire l’usage des véhicules électriques du constructeur chinois BYD à ses officiers supérieurs (et exclure ces modèles des appels d’offres d’État). En parallèle, certains modèles chinois ont également été bannis des bases militaires sensibles, relate le site d’information israélien Ynet.
L’affaire pourrait ressembler à un épisode de série d’espionnage mais, pour l’État hébreu, il s’agit d’un sujet éminemment sérieux. La raison invoquée par la Défense israélienne : la crainte que ces véhicules ne servent de plateformes de collecte d’informations pour le compte de Pékin.
Passer la publicitéDes plateformes de renseignements mobiles
Cette crainte n’a rien de théorique : les modèles modernes sont équipés de nombreux capteurs (audio, vidéo, géolocalisation, biométriques) et de modules de communication embarqués pouvant transmettre toutes ces informations vers des serveurs à l’étranger, comme l’explique à Ynet le Dr Harel Menashri, ancien chef cyber du Shin Bet, le renseignement intérieur israélien.
Bref, ces voitures agissent comme des plateformes de renseignement mobiles , capables de recueillir et d’exfiltrer des données sur les occupants, leurs déplacements et leur entourage, exposant potentiellement des informations confidentielles liées aux mouvements ou aux habitudes des officiers supérieurs israéliens.
La confidentialité n’est pas assurée
L’inquiétude du contre-espionnage israélien tient à la fois à la sophistication technique de ces véhicules qu’au cadre législatif chinois. La loi sur le renseignement national en vigueur à Pékin impose à toutes les entreprises du pays de « coopérer » avec les autorités si celles-ci en font la demande. Cette obligation, conjuguée à l’opacité des logiciels embarqués et l’impossibilité de vérifier l’intégralité du code source, signifie qu’aucune garantie ne peut être apportée quant à la confidentialité des données sensibles collectées à bord des véhicules BYD.
Méfiance partagée
Cette problématique ne concerne pas seulement Israël : la méfiance vis-à-vis des technologies connectées chinoises est devenue un mouvement général largement impulsé par les États-Unis. En janvier 2025, l’administration Biden a annoncé une règle radicale bannissant, à terme, l’importation et la commercialisation de voitures connectées équipées de logiciels ou de composants d’origine chinoise, quel que soit leur lieu d’assemblage.
Selon la secrétaire américaine au Commerce de l’époque Gina Raimondo, « les voitures modernes sont de véritables centres de données roulants, équipés de caméras, de micros et de GPS. Entre de mauvaises mains, ces technologies pourraient devenir des outils d’espionnage redoutables ». Nul doute que cette politique ne sera pas remise en question, pour Trump, la Chine est ouvertement désignée comme un rival stratégique.