Attention au 3 janvier. Selon les chiffres de l’Insee publiés le 30 octobre dernier à l’occasion de la Toussaint, il s’agirait du jour de l’année où l’on meurt le plus en France. Un constat qui date de 2004. Depuis 19 ans, le nombre moyen de décès en ce troisième jour de l’année s’élève à de 1900, contre 1600 sur l’ensemble de la période.
D’après l’institut de statistiques, si ce jour d’hiver est le plus meurtrier, peut s’expliquer de diverses façons. Le désir de passer les fêtes de fin d’année avec leurs proches, ainsi que celui d’atteindre une nouvelle année pourrait retarder la survenue du décès des personnes en fin de vie et expliquer en partie ce pic, analyse l’Insee. Aussi, le début de l’année correspond à une reprise des opérations chirurgicales programmées, et donc d’éventuels accidents au bloc.
Moins de décès le jour de l’Assomption
À l’inverse, le 15 août, férié et en plein cœur de l’été, est le jour où les Français meurent le moins, avec 1410 décès quotidiens en moyenne, soit -12% par rapport à l’ensemble de la période. Ce qui n’est pas étonnant puisqu’en règle générale, les décès lors des jours fériés sont moins fréquents. «Les décès du 15 août sont inférieurs de 2 % à ceux ayant eu lieu en moyenne lors des 3 jours précédents et suivants. Le jour de Noël , la sous-mortalité est également de -2 % par rapport aux jours adjacents, même si le nombre de décès est supérieur de 10 % au nombre moyen par jour du fait de la saison hivernale», précise l’Insee.
À l’hôpital aussi, le nombre de décès à l’hôpital diminue les jours fériés. Ce qui peut s’expliquer par une baisse des prises en charge et des opérations programmées ces jours-ci. Toutefois, le nombre de décès sur la voie publique augmente pour la plupart des jours fériés : +23% le 1er janvier et +21% le 14 juillet par rapport aux trois jours précédents et suivants.
Le mardi, le jour de la semaine le plus meurtrier
Outre les jours les plus meurtriers de l’année, le mardi est le jour où l’on meurt le plus de la semaine, avec 1620 décès en moyenne, à l’inverse du dimanche qui ne recense que 1550 morts en moyenne, faisant de lui le jour le moins meurtrier. Comme pour les jours fériés, la sous-mortalité du dernier jour de la semaine pourrait s’expliquer par un nombre moins élevé de prises en charge à l’hôpital. Aussi, «les visites de la famille ou amis auprès de personnes malades, sans doute plus fréquentes le week-end, pourraient jouer», note l’Insee.
Chez les jeunes de 18-29 ans et de façon moins prononcée chez les 1-17 ans, la mortalité est toutefois plus élevée les samedis et dimanches, en raison des morts accidentelles, sur la route en particulier.
Un risque élevé de mourir le jour de son anniversaire
Autre constat surprenant : le risque de mourir le jour de son anniversaire est également plus élevé. De 1994 à 2023, la moyenne des décès ce jour-là était supérieure de 6 % à la moyenne de la période. Un risque qui augmente d’un pourcent chez les hommes, et de 15 à 20% chez les jeunes, en fonction de leur tranche d’âge (+15% chez les 2-17 ans et 21 chez les 18-29 ans).
Là où les statistiques sur ce sujet sont les plus impressionnantes concerne les centenaires. Pour les personnes de 100 ans, le nombre moyen des décès le jour de leur anniversaire est supérieur de 29 % au nombre moyen de décès quotidiens pour les personnes de même âge. «Le désir d’atteindre le jour de son anniversaire pourrait retarder la survenue du décès des personnes en fin de vie», estime l’Insee.
Un phénomène observé dans d’autres pays, surnommé «syndrome de l’anniversaire» ou «birthday effect», en anglais. Plusieurs hypothèses sont avancées, indique l’Insee. «En Suisse, les accidents de la route, les chutes et les accidents cardiovasculaires sont plus fréquents ce jour-là, ce qui pourrait s’expliquer par des excès (alcool, fatigue due à la fête…)», analyse l’institut. Aussi, au Japon, le risque de suicide augmente le jour de son anniversaire, date à laquelle les sentiments de tristesse et solitude peuvent se faire ressentir.