NOUS Y ÉTIONS — Une superproduction digitale fait courir les foules à Londres. Elle réveille les mélodies des quatre Suédois. Les spectateurs dansent au rythme de leurs tubes planétaires sans que les protagonistes soient sur scène. Surréaliste.
Passer la publicitéQu'on se le dise en achetant sa place : il sera interdit de prendre des photos ou des vidéos pendant le spectacle. C'est qu'il s'agit d'entretenir le secret de cette production où court le tout Londres. Les organisateurs y veillent, qui ont posté des cerbères dans la salle pour vider les contrevenants. Aucun passe-droit, même pour Le Figaro qui voulait illustrer cet article. Quand on a voulu en savoir un peu plus, on a eu droit à un pseudo-clip très publicitaire. Le procédé est parfait et très efficace : le bouche à oreille fonctionne et marche à fond. « ABBA voyage » est devenu LE spectacle à voir absolument, sous peine de passer pour un ringard. Depuis l'ouverture, en 2022, de la salle spécialement conçue pour la prestation, 3000 spectateurs s'y ruent chaque soir et en sortent enthousiastes. C'est qu'on en prend plein la vue et les oreilles. Et pour cause, jamais tel degré de sophistication numérique n'avait été atteint : 291 haut-parleurs pour la sono, 500 projecteurs pour les lumières, des miroirs en mouvement au-dessus du public pour les refléter, des projections vidéo, des hologrammes, un immense écran de 30000 ledset.
Et sur scène, quatre sosies de fameux groupe ABBA qui chantent évidemment en play-back. Le coût de ce feu d'artifice ? 170 millions d'euros selon la presse britannique. Est-ce encore du spectacle vivant ? Disons plutôt une sorte de « Son et Lumière » époustouflant. Entre rêve et réalité, entre souvenir et exercice futuriste. Restent les incroyables mélodies de ces quatre Suédois et l'étrange impression que donne leur apparition, tout de blanc vêtus, lorsque à la fin du spectacle, ils viennent saluer le public de ce show où ils n'étaient pas. Si ce n'est par avatars interposés.