«C’est le symptôme d’un ensauvagement» : Marine Le Pen dénonce les festivités organisées après la mort de son père

«C’est le symptôme d’un ensauvagement» : Marine Le Pen dénonce les festivités organisées après la mort de son père

Dans une interview au JDD, la chef de file des députés RN dit «avoir été agréablement surprise» par la réaction de la classe politique après la disparition de Jean-Marie Le Pen.

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Elle ne s’était pas encore longuement exprimée. Depuis la mort de Jean-Marie Le Pen ce mardi à l’âge de 96 ans, sa fille et héritière politique Marine Le Pen s’était murée dans le silence. À l’exception d’un court message posté le lendemain sur le réseau social X, en hommage à son père. Après les funérailles célébrées ce samedi en petit comité à La-Trinité-sur-Mer (Morbihan), la cheffe de file des députés RN a accordé dimanche soir une longue interview au JDD, dans laquelle elle évoque en détail cette semaine éprouvante pour elle sur le plan personnel. L’occasion aussi de revenir sur les festivités qui ont été organisées dans certaines villes de France par le Nouveau parti anticapitaliste (NPA), dans la foulée de l’annonce de la disparition de son aïeul.

D’emblée, Marine Le Pen déplore le manque «de décence, de respect» d’une partie des adversaires du mouvement nationaliste. «C’est le symptôme d’un ensauvagement», fustige-t-elle. Avant de poursuivre sa charge, sur un ton presque philosophique : «Quand on ne respecte pas la vie, comme le font les délinquants, on ne respecte pas non plus la mort. Or, le respect de la vie va de pair avec celui de la mort. Ne plus respecter la mort, c’est s’éloigner de la civilisation telle que nos aïeux et les générations précédentes l’ont bâtie.» Si l’ancienne candidate à la présidentielle ne veut pas s’aventurer sur le terrain politique, car trop clivant, sa nièce, Marion Maréchal, avait dressé un parallèle sociopolitique entre «ceux qui ont fêté» la mort de son grand-père «sont les mêmes qui dansaient le 7-Octobre», date tragique de l’attaque terroriste du Hamas en Israël en 2023.

«Cela me touche»

Entre publications embarrassées et messages réprobateurs, les détracteurs du Rassemblement national (RN) ont joué, à vrai dire, un délicat numéro d’équilibriste. Tout en essayant, dans l’ensemble, de respecter le deuil de Marine Le Pen. «J’ai été agréablement surprise» par rapport «au traitement de défaveur systématique», confie l’ancienne patronne du parti à la flamme à ce sujet. Manière pour celle-ci de remercier «ceux qui ont adopté» un «comportement» respectueux : «Cela me touche, que cela touche ma famille, mais aussi tous nos électeurs.» «Les gens sont émus de voir qu’on peut, à un moment donné, reconnaître qu’il y a des adversaires politiques, mais que ce ne sont pas pour autant des ennemis qu’on peut déshumaniser», analyse-t-elle.

«Je ne me pardonnerai jamais» d’avoir exclu Jean-Marie Le Pen

Dans cette même interview, Marine Le Pen a également expliqué qu’elle ne se «pardonnera(it) jamais» la décision d’avoir exclu son père, Jean-Marie Le Pen, du Front national (ex-RN) en 2015. «Je ne me pardonnerai jamais cette décision, parce que je sais que cela lui a causé une immense douleur». «Prendre cette décision a été l’une des plus difficiles de ma vie. Et jusqu’à la fin de mon existence, je me poserai toujours la question: est-ce que j’aurais pu faire autrement?», fait-elle valoir. 

«Sur 80 ans (de vie politique), sauf si vous êtes une sorte d’ectoplasme sarkozyste ou socialiste, il est inévitable d’avoir des sujets qui suscitent des polémiques», relève-t-elle, en considérant toutefois qu’il est «malheureux» que Jean-Marie Le Pen «se soit enferré dans (ses) provocations».