Uber Eats, Deliveroo... Les livreurs à vélo se mobilisent ce mardi pour protester contre leur rémunération
Mus par un fort sentiment d’injustice quand ils évoquent leur rémunération, les livreurs de repas et courses commandés sur les plateformes comme Deliveroo, Uber Eats ou Stuart ont décidé de se mobiliser à partir de 14h ce mardi dans plusieurs grandes villes de France. Ensemble, ils réclament une meilleure rémunération et dénoncent le manque de transparence dans son calcul.
«En un an, les plateformes ont abaissé la rémunération des livreurs de 25%», ont conjointement déploré plusieurs syndicats dont Union-Indépendants, CGT Livreurs, FNAE et Sud Livreurs, dans un communiqué publié la semaine dernière. «Pour la première fois», pendant la saison hivernale 2024-2025, les prix pratiqués par les plateformes membres de l’Association des plateformes d’indépendants (API) - qui regroupe Deliveroo, Uber Eats et Stuart - sont passés «sous les 1 euro du kilomètre», ont confirmé ces dernières. La rémunération de nombreux livreurs indépendants n’atteint pas le Smic horaire, fixé à 11,65 euros brut en France, si l’on prend en compte le temps passé à attendre les commandes. Par exemple, la rémunération horaire des livreurs atteint à peine plus de 10 euros chez Uber Eats, leader du marché avec 60.000 livreurs en France, et 11,30 euros chez Stuart. Chez Deliveroo (autre gros acteur de la livraison de repas, avec 20.000 livreurs), elle s’élève à 16,80 euros.
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Une «mobilisation massive»
Prévoyant une «mobilisation massive» ce mardi, le délégué national de l’Union-Indépendants Fabian Tosolini a assuré sur Franceinfo qu’elle toucherait de «très grandes agglomérations mais aussi de plus petites villes comme Melun ou Douai». «Il y a une cinquantaine de livreurs à Douai par exemple et on sait qu’ils seront au moins une quarantaine à se mobiliser donc quand on prend le ratio, c’est considérable», a-t-il fait savoir.
En janvier puis en février, les plateformes avaient «déjà formulé aux organisations de travailleurs deux propositions ambitieuses visant à établir un minimum fondé sur le temps et la distance, correspondant à une demande prioritaire des organisations de travailleurs», a réagi l’API. Avant d’assurer : «si à ce stade, un accord n’a pas encore pu être trouvé, les plateformes restent entièrement mobilisées pour continuer à faire de ce dialogue social un succès».