Directive européenne omnibus : "On ouvre potentiellement les vannes des financements qui vont aggraver la crise climatique", s'alarme le CCFD Terre Solidaire

Avec la directive européenne dite "omnibus", présentée mercredi 26 février à Bruxelles, "on ouvre les vannes pour potentiellement des financements qui vont aggraver la crise climatique contre laquelle on essaye tous et toutes de se battre", s'alarme mercredi sur France Inter Jean-François Dubost, directeur du plaidoyer du CCFD Terre solidaire, le Comité catholique contre la faim et pour le développement.

Dans ce paquet législatif européen, la Commission veut simplifier, modifier et alléger des normes, notamment sociales et environnementales en lien avec le Green deal agricole, mais aussi sur le "devoir de vigilance" des entreprises, celui qui oblige les entreprises à vérifier les conditions de travail de ses sous-traitants.

Plus de transparence et de contrôle

Cette simplification était attendue par la majeure partie des organisations patronales en France, où le Medef a fortement poussé pour obtenir cette marche arrière de Bruxelles. Mais elle est dénoncée par de nombreux syndicats et ONG, qui y voient des reculs pour l'environnement et les droits humains.

"Pour le climat, le risque, c'est que ces textes permettaient de contrôler la façon dont, par exemple, des financiers vont investir dans des énergies ou dans des activités qui sont climaticides et qui portent atteinte ou qui aggravent le dérèglement climatique", explique Jean-François Dubost, et donc "la disparition de ces textes ou leur affaiblissement va rendre ce contrôle moins possible".

"Nous, consommateurs, on souhaite savoir si nos produits sont vertueux, s'ils sont tachés de sang ou s'ils respectent les personnes, s'ils sont marqués du sceau de la dégradation de l'environnement", affirme Jean-François Dubost.