L’Iran riposte en bombardant Israël : 3 morts, 70 blessés et des craintes d’escalade

« Je ne pensais pas que ça pouvait nous atteindre », déclare un homme de Ramat Gan, une banlieue de Tel Aviv, à Haaretz, hébété de ce qui vient de se passer. Mais les traînées funestes de missiles et de tirs d’interception étaient bel et bien au-dessus de la capitale israélienne et de Jérusalem. Dans la nuit de vendredi à samedi, jusqu’au petit matin, l’Iran a répliqué aux bombardements d’ampleur d’Israël la veille, en lançant quelque 150 missiles en cinq vagues. Si la plupart des engins ont été interceptés par le système de défense antiaérien israélien, quelques immeubles ont été détruits ou incendiés.

Washington a prêté main-forte

Trois personnes sont mortes, tuées par des tirs qui ont visé le centre du pays. La plupart des habitants avaient été prévenus par les sirènes, qui ont retenti une fois de plus dans les grandes villes, ainsi que dans le nord, près de la frontière libanaise et du plateau du Golan annexé illégalement par Israël. L’étoile-rouge recense plus de 70 blessés, dans un état plus ou moins grave. Un dirigeant états-unien a indiqué à Reuters que Washington a aidé Tel Aviv dans l’interception des missiles, comme lors d’une première riposte iranienne d’ampleur, le 13 avril 2024.

« La République islamique d’Iran est dans l’obligation de réagir, (…) le risque d’escalade est désormais probable et nul ne peut prévoir avec certitude jusqu’où elle peut mener les protagonistes », craignait dès l’attaque israélienne le directeur adjoint de l’Iris Didier Billion. Avant la réplique iranienne, le Guide suprême Ali Khamenei a averti les dirigeants israéliens qu’ils « ne doivent pas croire qu’ils ont frappé et que c’est fini, non. Ils ont commencé et déclenché une guerre. Nous ne les laisserons pas sortir indemnes du crime qu’ils ont commis ».

Appels à la désescalade

La communauté internationale réitère ses appels à la désescalade depuis vendredi. « Assez d’escalade, a écrit le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres sur X. Il est temps d’arrêter. La paix et la diplomatie doivent prévaloir. » Samedi matin, des dizaines de milliers de réservistes étaient appelés par le gouvernement israélien, notamment pour sécuriser les frontières syrienne et libanaise. Et Téhéran de promettre « d’ouvrir les portes de l’enfer sur Israël », par la voix de Mohammad Pakpour, le nouveau commandant en chef des Gardiens de la révolution, après l’assassinat de son prédécesseur, Hossein Salami.

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En grande difficulté interne, Benyamin Netanyahou, avec l’appui de ses alliés de l’extrême droite, s’adonne à la surenchère et sème la mort, espérant trouver ainsi une échappatoire. Leurs crimes sont de plus en plus difficiles à cautionner par des dirigeants étrangers longtemps silencieux, et désavoués par une mobilisation populaire internationale qui grandit depuis un an et demi. C’est sans doute ce rapport de force qui a poussé Emmanuel Macron à entreprendre un processus de reconnaissance de l’État de Palestine. Mais la conférence des Nations unies qui devait avoir lieu la semaine prochaine à New-York afin d’officialiser cette éventuelle reconnaissance, a été annulée après l’attaque d’Israël.

Le dossier brûlant du nucléaire iranien

L’autre but est de faire échouer un accord sur le nucléaire qui semblait pourtant lointain, entre l’Iran et les États-Unis. Ces derniers n’auront jamais cessé de pleinement soutenir le gouvernement génocidaire et colonial de Tel-Aviv, malgré les dizaines de milliers d’enfants, de civils, d’humanitaires, de journalistes tués chaque jour à Gaza et en Cisjordanie. « J’ai donné à l’Iran un ultimatum de 60 jours pour » conclure un accord «, a froidement commenté Donald Trump. Ils auraient dû le faire ! Aujourd’hui, c’est le 61e jour. » Les deux pays auraient dû se rencontrer le dimanche 15 juin à Oman. Ce samedi, le ministre iranien des Affaires étrangères Esmail Baghaei a affirmé que les discussions « n’avaient plus de sens ».

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