Coca-Cola pourrait produire davantage de bouteilles en plastique à cause des droits de douane de Donald Trump

L’une des nombreuses hausses de droits de douane décidées par Donald Trump pourrait bientôt avoir un effet concret sur le quotidien des Américains. La multinationale américaine Coca-Cola a assuré qu’elle était prête à utiliser davantage de plastique si les surtaxes de 25% sur l’aluminium annoncées le 10 février dernier par le président américain entraient en vigueur. La moitié de l’aluminium utilisé aux États-Unis est en effet importée, la plus grande partie provenant du Canada, selon Reuters. Le coût de fabrication des canettes de Coca-Cola produites aux États-Unis pourrait donc mécaniquement augmenter.

«Si un emballage subit une augmentation du coût de fabrication, d’autres emballages que nous proposons nous permettent de rester compétitifs et abordables, a expliqué le PDG James Quincey mardi lors d’une visioconférence avec les investisseurs de l’entreprise. Si les canettes en aluminium deviennent plus chères, nous pouvons mettre davantage l’accent sur les bouteilles en plastique

«Premier pollueur mondial par le plastique»

Le dirigeant ajoute que, de manière générale, la célèbre entreprise de boissons gazeuses cherche toujours à adapter sa stratégie en fonction de l’évolution du coût des matières. Il tient également à minimiser l’impact économique potentiel de droits de douane à 25%, qui ne «sera pas insignifiant, mais qui ne devrait pas changer radicalement une entreprise américaine pesant plusieurs milliards de dollars». D’autant que «l’emballage n’est qu’un petit élément de la structure totale des coûts». En 2018, lorsque Donald Trump avait une première fois rehaussé les droits de douane sur l’acier et l’aluminium, de nombreuses entreprises avaient pu en être exemptées sur demande. Cette fois, le locataire de la Maison-Blanche a assuré qu’il n’y aurait «ni exceptions, ni exemptions».

Si le raisonnement de Coca-Cola tient la route d’un point de vue économique, il ne redorera pas l’image de la marque auprès des défenseurs de l’environnement. Le mouvement écologiste «Break Free From Plastic» (S’affranchir du plastique) a d’ailleurs élu le groupe «premier pollueur mondial par le plastique» en 2023, tout comme lors des cinq années précédentes. Ces dernières années, la multinationale avait cherché à augmenter la part des emballages en aluminium dans le cadre de ses objectifs de développement durable. Les canettes ne représentaient toutefois que 26% du total des ventes en 2023, selon les derniers chiffres communiqués par la marque, alors que près de la moitié (48%) des boissons étaient vendues dans des bouteilles en plastique.

Le plastique est décidément un acteur incontournable du deuxième mandat de Donald Trump, qui nie son impact environnemental. Le 47e président des États-Unis a récemment ordonné à l’administration américaine de réhabiliter les pailles en plastique en prenant «toutes les mesures appropriées pour éliminer l’achat de pailles en papier». «Je les ai utilisées plusieurs fois, et parfois elles se cassent, elles explosent», a-t-il expliqué en signant le décret.