JO Paris 2024 : une Marie-Antoinette décapitée chantant «ça ira» divise les internautes

Et soudain, aux fenêtres rouge sang d’une Conciergerie aux allures révolutionnaire, là même où la reine Marie-Antoinette fut emprisonnée pendant la Révolution française alors que le célèbre monument de l’Île de la Cité était encore une prison, résonne le chant des sans-culottes : 

«Ah ! ça ira, ça ira, ça ira !
Les aristocrates à la lanterne.
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira !
Les aristocrates on les pendra.»

Ce tableau d’une virtuosité scénique incontestable a vivement fait réagir de nombreux spectateurs de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Et pour cause : le chant révolutionnaire est entonné par une diva... déguisée en Marie-Antoinette, portant dans ses mains sa propre tête décapitée. Une évocation sans fausse pudeur de la violence révolutionnaire, dont le double régicide en 1793 fut l’apothéose. 

«Donnez-lui toutes les médailles olympiques !», commente un internaute enthousiaste. «La chose la plus bizarre que je n’ai jamais vue» commente un autre... La scène fait réagir, et elle divise.

Parmi les éditorialistes français, cette évocation crue de l’exécution de la reine suscite déjà des controverses. «Pas du meilleur goût», commente Olivier Babeau, de l’Institut Sapiens. «À quel moment quelqu'un a pu trouver que c'était une bonne idée de glorifier une décapitation dans le contexte actuel ?» demande Gabrielle Cluzel, de Boulevard Voltaire.

Lors de la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques, une chanteuse a mimé la reine Marie-Antoinette décapitée. Bernadett Szabo / REUTERS

Le magistrat Charles Prats, candidat malheureux aux législatives sous les couleurs de l’union voulue par Éric Ciotti avec le RN, tempête : «Nous avons aboli la peine de mort... et nous la célébrons devant le monde entier»

Mais l’énergie dégagée par la scène, vite accompagnée des notes de métal du groupe Gojira, a aussi ses fans. Et l’animateur de CNN Jake Tapper de prononcer le mot à la mode de cet été 2024, qui fait référence à une tendance en vogue aux États-Unis : «Marie-Antoinette décapitée est brat !», (littéralement : mauvaise fille, sale gosse).

Un autre encore souligne le contraste entre la place majestueuse laissée à la reine Elizabeth II lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Londres, où la reine d’Angleterre était escortée par James Bond, et cette évocation de Marie-Antoinette : «Deux rapports contrastés à la monarchie», note-t-il. C’est le moins que l’on puisse dire.