«Une amitié sans limite»: entre la Russie et la Chine, la parade de l’Ours et du Dragon le long du fleuve Amour
Si proche aujourd’hui et, pourtant, longtemps si lointaine. La Chine est là, tout près, de l’autre côté du fleuve, comme si on pouvait la toucher du doigt. La ville russe de Blagovechtchensk est à cinq cents mètres seulement de l’agglomération chinoise de Heihe, sur l’autre rive du géant sibérien dont le nom sonne à lui seul comme une promesse : l’Amour. Côté russe, depuis les quais, on distingue les mouvements de la ville chinoise, les voitures, une grande roue de fête foraine et des gratte-ciel qui s’illuminent à la nuit tombée. La cité provinciale de Heihe prend alors des airs de Hongkong. Les battements d’une musique disco arrivent par vagues intermittentes.
« Pendant toute mon enfance, j’ai pensé qu’il y avait, là-bas, un pays voisin. Mais il était plus facile d’aller sur la Lune que de s’y rendre. Tout était si fermé. L’hiver, sur le fleuve gelé, il y avait trois rangées de barbelés de notre côté, et trois du côté chinois. Personne ne pouvait passer. » Igor Gorevoï se souvient…