«Nous perdons 100 millions d’euros par jour» : le gouvernement alerte sur l’urgence d’adopter un budget pour 2025
Saurons-nous un jour estimer le coût des soubresauts politiques de 2024 et ce qu’ils continuent de coûter aux contribuables ? Au micro de TF1 ce matin, la porte-parole du gouvernement a alerté sur l’urgence d’adopter un budget pour l’année 2025. «Nous ne souhaitons avoir ni un budget de gauche, ni un budget de droite, mais un budget pour la France. C’est ça, l’urgence», a-t-elle déclaré avant de trancher : «nous perdons 100 millions d’euros par jour». Des propos qui font écho aux déclarations d’Amélie de Montchalin sur BFMTV ce dimanche.
Depuis la motion de censure du 4 décembre dernier contre le gouvernement Barnier, la situation budgétaire est plus que jamais un casse-tête pour l’exécutif. Selon la ministre de la Santé et du Travail, Catherine Vautrin, cette censure aurait coûté 12 milliards d’euros, soit l’équivalent de 175 euros par Français. «La censure a eu un coût considérable, qu’on peut estimer à 12 milliards d’euros», avait-elle affirmé au JDD le 19 janvier. L’estimation de Catherine Vautrin, reprise par Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, s’appuie sur une perte de croissance évaluée à 0,2 point de PIB et un retard dans la mise en œuvre de certaines mesures d’économies. «Depuis le 1er janvier, certaines mesures n’ont pas pu être mises en place», avance-t-on du côté de la ministre citant pêle-mêle la réindéxation des retraites ou les taxes sur les billets d’avion, entraînant donc «un retard de deux mois» et une perte d’argent qui ne pourra être rattrapée et ceux malgré un budget qui pourrait être rétroactif.
Recours possible au 49.3 ?
Malgré les tensions, le Sénat, à majorité droite-centristes, a adopté sans difficulté la seconde partie du projet de loi de finances 2025. Ce vote marque une étape importante dans le parcours parlementaire du budget, mais la partie est loin d’être terminée. Une commission mixte paritaire (CMP) devra désormais s’accorder sur une version commune du texte avant une nouvelle lecture à l’Assemblée nationale. Les conclusions de la CMP pourraient être examinées à l’Assemblée la semaine du 3 février, en même temps que l’examen en nouvelle lecture du budget de la Sécurité sociale
Concernant l’hypothèse d’un recours à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le budget, Sophie Primas a largement éludé la question en insistant sur la «méthode» du premier ministre : «La méthode repose sur l’écoute, le dialogue et la responsabilité». La porte-parole du gouvernement laisse néanmoins la porte ouverte : «nous prendrons nos responsabilités si nécessaire, mais nous irons jusqu’au bout de la discussion.»