Résultats des législatives 2024 : François Ruffin, l’homme de la «rupture» avec Mélenchon, en mauvaise posture pour le second tour

Jean-Luc Mélenchon doit avoir le sourire ce dimanche soir. À l’issue du premier tour des élections législatives anticipées, son principal rival, le député sortant dela 1ère circonscription de la Somme François Ruffin est en très mauvaise posture pour le second tour avec 28,38% des voix, selon 75% des suffrages dépouillés. La candidate RN, Nathalie Ribeiro-Billet, obtient 45%. Si ces chiffres provisoires sont à retrouver sur le site du ministère de l'Intérieur, l’ancien réalisateur a, lui, avancé d’autres données invérifiables pour le moment.

Depuis son territoire, il a affirmé en début de soirée avoir recueilli 36% des voix, pas loin derrière le candidat du Rassemblement national, donné à 40%. «Il s'agit de jouer le match. On va rattraper ces quatre points dans la semaine qui vient», a-t-il fait valoir sur TF1. «Il y a un bon nombre d'électeurs de centre gauche modérée qui vont se dire qu'il vaut mieux un visage humaniste comme celui que je présente maintenant depuis sept ans (...) plutôt que le visage de la division et de la haine que présente le RN», a-t-il raillé.

Alors que le RN a fait un excellent score aux européennes dans la circonscription de François Ruffin, l’incertitude règne. Il y a quelques jours, le député sortant craignait même de ne pas pouvoir rattraper son retard. «D'habitude, j'ai des mois pour faire campagne, je laboure, je sème et je récolte dans les urnes», soupirait l’Insoumis, qui voulait une nouvelle fois déjouer les «mathématiques» et reproduire le «miracle» de ses deux précédentes élections à l'Assemblée nationale.

Une rupture consommée

Élu à la Chambre basse en 2017, François Ruffin a cultivé depuis quelques années ses différences avec l’ancien triple candidat à la présidentielle. Tant sur sa personne que sur son positionnement, dont il plaide pour qu’il soit moins communautaire et davantage social.

Candidat à la fonction de premier ministre en cas de victoire de la gauche, il avait estimé en début de semaine que la figure tutélaire de La France insoumise était un «obstacle à la victoire du Front Populaire». «Ce n’est pas un appui ici Jean-Luc Mélenchon, c'est plutôt quelque chose qui repousse les électeurs», avait-il indiqué sur TF1. La rupture entre les deux hommes est d’ailleurs consommée depuis la «purge» des «frondeurs» lors des investitures mi-juin de La France insoumise.