Houle cyclonique : qu’est-ce que ce phénomène qui provoque des vagues de 4 à 5 mètres de hauteur sur la côte atlantique ?

Drapeau rouge à Biarritz, plages interdites à Biscarrosse... Une houle «atypique» en été s’est abattue ce mardi sur le littoral atlantique avec des vagues dépassant 4 à 5 mètres de hauteur.

Cette «puissante houle», dite cyclonique, pourrait sévir jusqu’à vendredi, après une atténuation mercredi. Mardi matin, Météo-France a relevé des vagues dépassant 6 mètres au large du Finistère, 4,7 mètres à Noirmoutier (Vendée), 4,1 mètres au Cap Ferret (Gironde) et 3 mètres à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques). Selon l’institut météorologique, ce phénomène doit entraîner «des vagues de 4 à 5 mètres sur les rivages atlantiques et d’entrée de Manche». D’après la Chaîne Météo*, «leur déferlement puissant peut provoquer localement des submersions».

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Conséquence de l’ex-ouragan Erin

Mais qu’est-ce qu’une houle cyclonique? L’expression désigne une série de fortes vagues formées par les vents violents d’un cyclone en pleine mer. En l’occurrence, la houle frappant la côte atlantique cette semaine a été causée par l’ex-ouragan Erin, dont les vents de 165 km/h menaçaient la côte orientale des États-Unis la semaine dernière. «La houle correspond à des vagues qui ont été générées au loin et qui ont traversé de longues distances avant d’arriver sur les côtes», explique aussi Météo-France.

«L’ex-ouragan Erin est devenu une dépression à nos latitudes, mais ce n’est pas un cyclone qui arrive sur nous», seulement la propagation de la houle créée par la tempête dans l’Atlantique, précise auprès de l’AFP Christelle Robert, prévisionniste de Météo-France. «Ce sont des choses tout à fait courantes en hiver, mais c’est moins courant pour cette période de l’année», note-t-elle. Cette houle cyclonique est en sus renforcée par des coefficients de marée particulièrement forts en ce moment. Autrement dit, la différence du niveau de la mer entre une marée haute et une marée basse est particulièrement élevée, ce qui entraîne des vagues hautes.

«Message de prudence»

La préfecture maritime de l’Atlantique (Premar) a lancé un «message de prudence» face à ce phénomène «atypique» en plein été, associant forte houle, vent modéré et beau temps. La Premar redoute «que les usagers de la mer sous-estiment la situation», a déclaré à l’AFP son porte-parole, le capitaine de frégate Guillaume Le Rasle, qui rappelle que le numéro d’appel d’urgence gratuit dédié au sauvetage en mer est le 196.

À Biarritz, le drapeau rouge a été hissé malgré la forte fréquentation estivale en cette dernière semaine de vacances scolaires. Vers 16h30, les sauveteurs ont annoncé par haut-parleur l'évacuation de la plage et de la promenade attenante, où se trouvaient des milliers de personnes, a constaté une journaliste de l'AFP. Devant la plage centrale de la cité balnéaire, le casino et la piscine municipale ont été protégés par des sacs remplis de sable. «C'est la première fois que ce dispositif de vagues de submersion (...) est déployé en été», reconnaît Michel Laborde, adjoint au maire chargé du littoral. «Et c'est donc la première fois qu'on est confrontés à autant de monde à gérer.» 

À Lacanau (Gironde) comme à Mimizan ou Biscarrosse (Landes), la baignade et certaines activités nautiques ont également été interdites sur tout ou partie des plages. «On est passé au drapeau rouge pour éviter tout danger pour les baigneurs», a expliqué à l'AFP Pierre Lafeuille, chef de poste de sauvetage de la plage centrale de Lacanau. «On a mis des panneaux d'information interdiction de se baigner (...) et on a le Polaris (véhicule des sauveteurs, NDLR) qui est là-bas en train de faire de la prévention pour interdire aux gens d'aller dans l'eau.» Autant de dispositifs qui devraient faire éviter le pire face à cette houle cyclonique.

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*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.